jeudi 12 juin 2014

France-Honduras,35 journalistes honduriens ne couvriront pas le match...






Coupe du monde de football,les voleurs de matchs,ou comment ils nous ont volé le football

     

Coupe du monde de football,les voleurs de matchs,ou comment ils nous ont volé le football


Nous commençons aujourd'hui cette chronique consacrée à une Coupe du monde,volée,confisquée et qui a réussi l'exploit de dresser des millions de Brésiliens contre elle.
Le premier forfait de ces bandits qui ont pris le contrôle du football mondial,sera de priver quelques 2 milliards de spectateurs de la diffusion de quelques uns des plus beaux matchs.
30 matchs dans la phase de poules et ensuite la totalité des matchs jusqu'aux 1/2 finales,pour lesquels TFI a revendu ses droits à la chaîne qatarie Bein Sport
Quant aux chaînes publiques,elles ont reçu un faire-part les informant que le foot était désormais totalement privatisé
Si vous voulez regarder les matchs de l'Argentine,de l'Angleterre,de l'Algérie ou de la Russie,vous devrez vous assurer que le match n'a pas été vendu.
Pour les Brésiliens,qui ont la chance d'être sur place,la plus grande partie d'entre eux ne pourra assister à aucun match,les billets sont trop chers pour eux.





Coupe du monde,les héros oubliés


3 portraits,3 footballeurs et 3 hommes de courage et de conviction,parce que le foot c'est aussi cela..

Chili : un footballeur contre Pinochet



Le Stade de la Mort

En novembre 1973, juste après le coup d’Etat, l’Union Soviétique doit se rendre au Chili pour un match de barrage. Qui devrait se tenir à l’Estadio Nacional, rebaptisé « le Stade de la Mort » : y sont détenus, et torturés, les prisonniers politiques. Impossible de jouer dans ces conditions, estime la fédération russe.

Le journaliste chilien Vladimir Mimica, alors emprisonné, se souvient : « Nous on dormait juste au-dessous de ces tribunes. C’était la grande incertitude, on ne savait pas ce qu’allait être notre avenir, notre destinée. Plusieurs compagnons qui étaient partis à l’interrogatoire ne sont jamais revenus. Beaucoup d’entre nous ne s’étaient jamais vus, mais nous avions tous un dénominateur commun : nous avions soutenu Salvador Allende. »

Gênée, la Fifa tergiverse puis, après une rapide visite, décrète qu’au Chili « le cours de la vie est normal, il y a beaucoup de voitures et de piétons, les gens ont l’air heureux et les magasins sont ouverts ». Quant à « l’Estadio Nacional », la délégation n’y voit qu’ « un simple camp d’orientation ».

L’URSS refuse, néanmoins, de se déplacer. S’ensuit alors le match le plus ridicule de l’histoire : devant quarante mille spectateurs, l’équipe chilienne entre seule sur la pelouse et entame un match sans adversaires ! Au bout d’un moment, Francisco Chamaco Valdes pousse la balle dans le but vide. La Fifa avalisa le score de 1-0 et la qualification du Chili. Carlos Caselzy en garde un goût amer : « Ça a été le show le plus débile qui ait eu lieu. Et j’ai été acteur de ce show. »




Refus de serrer la main de Pinochet

Qualifiée pour le Mondial de 1974 en Allemagne, la sélection chilienne est reçue par le général Pinochet en personne avant son envol pour l’Europe. Carlos Caslezy décide de frapper fort : « D’un coup les portes s’ouvraient et il y avait ce type avec une cape, des lunettes noires et une casquette. Avec une figure aigre. Sévère. Il commence à marcher… Et à saluer les joueurs qualifiés pour le Mondial en Allemagne. Et quand il arrive très près, très près, je mets mes mains derrière moi. Et quand il me tend la main, je ne lui serre pas. Et il y a eu un silence qui pour moi a duré mille heures. Ça a dû être une seconde ? Et il a continué. Moi, comme être humain, j’avais cette obligation parce que j’avais un peuple entier derrière moi en train de souffrir, et que personne ne faisait rien pour eux. Jusqu’à arriver à un moment où j’ai dit stop… Non à la dictature ! Au moins, laissez-moi protester. Au minimum, laissez-moi le dire. Au minimum, laissez-moi dire ce que je ressens. »
Son geste, l’attaquant le paiera très cher. À son retour d’Europe, sa mère lui confie, en larmes, qu’elle a été arrêtée et torturée. Le joueur ne peut y croire : « Je lui ai dit "arrête maman il ne faut pas plaisanter avec ce genre de choses". Elle m’a montré sa poitrine avec ses brûlures et j’ai pleuré comme un enfant. Ils m’ont fait payer ça sur ce que j’avais de plus cher. Ma mère. »

  



Brésil : Socrates et la démocratie maintenant !

« Au départ, nous voulions changer nos conditions de travail, puis la politique sportive du pays, et enfin la politique tout court. » Ainsi parlait Socrates. C’est que sous la dictature militaire, il a vite compris vite le sens du mot « engagement » : « Quand je suis rentré au lycée à 16 ans, j’ai vraiment ressenti la répression. Il y avait des camarades de classe qu’il fallait cacher, d’autres qui s’enfuyaient. » Diplômé de médecine, il poursuit en parallèle une carrière de footballeur aux Corinthians de Sao Paulo.

  


Un coach élu par les joueurs

Alors que le club végète, sa présidence échoit, en 1981, à un jeune sociologue, Adilson Monteiro Alves, déjà passé par la case prison. Sa technique surprend : il redistribue les bénéfices et surtout, il demande l’avis des joueurs, les fait choisir eux-mêmes leur coach ! « Dès le début, il nous a expliqué qu’il serait toujours à notre écoute, se souvient Wladimir. Avec Socrates, nous y avons vu l’occasion d’exprimer nos sentiments. Entre nous, on ne parlait pas forcément de politique, mais plutôt de la structure du foot brésilien, qui était très archaïque, avec les pouvoirs très concentrés au niveau de la fédération. Alors, de fil en aiguille, nous avons établi un système dans lequel chaque décision serait soumise au vote et où les simples employés du club auraient le même poids que les dirigeants. On organisait des réunions au siège du club à chaque fois qu’une décision importante devait être prise. »
Ces assemblées réunissent les joueurs, les dirigeants, jusqu’aux chauffeurs de bus.« Nous voulions dépasser notre condition de simples joueurs travailleurs pour participer pleinement à la stratégie d’ensemble du club, raconte Socrates. Cela nous a amenés à revoir les rapports joueurs-dirigeants. Les points d’intérêt collectif étaient soumis à la délibération. »
  


« Gagner ou perdre, mais toujours en démocratie »

Les résultats suivent. L’équipe remporte deux championnats de suite, en 1982 et 1983. Dès lors, d’autres clubs cherchent à appliquer cette recette magique : Palmeiras et le FC Sao Paulo d’abord. Puis le mouvement gagne Rio et le plus grand club du pays, Flamengo. Mais surtout, le phénomène se propage hors du football. Alors que la publicité apparaît sur les maillots de foot, les Corinthians floquent les leurs d’un simple mot : « Democracia ». Et en 1983, à l’occasion de la finale du championnat opposant les Corinthians à Sao Paulo, l’équipe se présente sur le terrain avec une banderole : « Gagner ou perdre, mais toujours en démocratie. »
« Socrates faisait tout pour qu’on cite notre mouvement en exemple et qu’il s’étende à d’autres sphères de la société brésilienne, rapporte Zenon. Il donnait sans arrêt des interviews et expliquait notre fonctionnement pour que les gens comprennent qu’il était possible d’avoir une vision collective et démocratique des choses, qui allait à l’encontre du système de la dictature militaire, où c’était chacun pour sa gueule. »C’est une émancipation que décrit le capitaine, les joueurs s’exprimant « avec plus de liberté, de joie et de responsabilité. Nous étions une grande famille, avec les épouses et les enfants des joueurs. Chaque match se disputait dans un climat de fête. Sur le terrain, ils luttaient pour la liberté, pour changer le pays. Le climat qui s’est créé leur a donné plus de confiance pour exprimer leur art. »

Poings dressés

Socrates prend directement part au mouvement « Diretas Ja », pour « élections directes maintenant ». Le député Dante de Oliveira a, en janvier 1983, déposé un amendement, afin de permettre l’élection du président de la République au suffrage direct, et s’en est suivie une vague contestataire, des manifestants, par centaines de milliers, défilent dans les principales villes du Brésil. Le régime militaire déclare l’état d’urgence pendant soixante jours.
Socrates et ses compagnons des Corinthians deviennent des figures phares. « Il n’était pas là lors de la confection des panneaux pour les manifestations, mais il donnait de sa personne en assistant à toutes les réunions, en donnant des dizaines d’interviews pour inciter les gens au changement. Durant tout le temps qu’a duré le mouvement, il ne s’est pas entraîné normalement une seule fois. Il se sentait investi d’une mission ». Lors de sa mort, sur tous les stades du Brésil, une minute de silence a précédé les matches. Les spectateurs ont dressé le poing en l’air, comme le faisait le joueur quand il marquait un but. [2]


Royaume-Uni : pour les dockers de Liverpool

« Votre réaction lors du penalty sifflé vous fait honneur. C’est ce genre de réactions qui permettent de maintenir la dignité du jeu. » Le 20 mars 1997, l’avant-centre de Liverpool, Robbie Fowler est félicité par Sepp Blatter en personne. Lors d’un match contre Arsenal, il file seul et semble faucher par le gardien. L’arbitre siffle, mais l’attaquant conteste alors le penalty… en sa faveur ! « Non non non, proteste-t-il de la voix et des mains, le goal n’a pas commis de faute. » Mais l’homme en noir ne revient pas sur sa décision. Fowler frappe alors, mollement, le tir au but, le gardien le repousse, mais un partenaire met la balle au fond des filets. Pour ce geste, il recevra le trophée du fair-play de l’UEFA.
Cinq jours plus tard, en revanche, le 25 mars, le même est blâmé par la Fifa : « C’est une règle stricte qu’un terrain de football n’est pas le bon endroit pour des démonstrations de nature politique. » Son tort ? Au printemps 1997, les dockers de Liverpool sont en grève, depuis près de deux ans. Robbie Fowler est un enfant du pays, pas un transfert. En quart de finale de la coupe des coupes, son équipe est opposée au modeste club norvégien de Brann. Le jeune attaquant marque et exhibe un T-Shirt rouge : « 500 dockers de Liverpool congédiés depuis 1995. » Son partenaire, Steve McManaman, lui aussi né à Liverpool, dans le quartier popu de Bootle, affiche le même maillot à la fin du match, et le défend : « Tout ce qu’on voulait, c’était donner un coup de main aux personnes qu’on connaît et qui ne reçoivent aucune paie. Robbie et moi avons offert notre soutien aux dockers, mais nous ne sommes pas assez arrogants pour croire que porter un T-Shirt ferait la différence. »

Réuni en urgence, le comité de discipline condamne Fowler à une amende de 2 000 francs suisses, et le club de Liverpool rappelle ses joueurs à l’ordre : « Les commentaires sur des questions extérieures au football sont inacceptables sur le terrain de jeu. » C’est qu’il y avait plus grave que la politique, dans cette affaire : le droit des marques était en cause. Les joueurs avaient, en effet, sur leur maillot, détourné le logo de Calvin Klein, « cK », avec « docKers », et le sponsor menaçait de porter plainte. Impardonnable. [3]

  



Notes

[1] Sources : Les rebelles du foot, documentaire de Gilles Rof et Gilles Perez, 2012. « Chili-URSS 73, les fantômes du Nacional », Alexandros Kottis, les cahiers du football, 2006.
[2] Source : « Socrates larme à gauche », So Foot n°93, Février 2012.
[3] Sources : Libre-arbitre : onze histoires loyales ou déloyales du football mondial, Dominique Paganelli, Actes Sud, 2006. No Logo, Naomi Klein, Actes Sud, 2001


Ces portraits sont extraits d'un livre magnifique,édité par Fakir et que tout militant  ou simple amoureux du foot dvrait lire et recommander à ses amis

Le lien pour le commander en ligne  

mardi 10 juin 2014

Bank of America fait son entrée à l'Elysée


Bank of America fait son entrée à l'Elysée

Le Président du changement vient de nommer une nouvelle conseillère à l'Elysée et c'est du lourd, Laurence Boone, ancienne chef économiste Europe de Bank of America Merrill Lynch. 
Nous sentons dans cette nominatio,l'action d'un homme soucieux d'assurer la parité...entre Merryl Lynch et Goldman Sachs.
L' un des partants quitte inopinément son poste pour cause de suspicion de fraude fiscale,Faouzi Lamdaoui, le conseiller de François Hollande chargé des questions d'égalité et de diversité, pourrait être entendu dans le cadre d'une enquête préliminaire, pour d'éventuels « recel d'abus de biens sociaux » et « fraude fiscale ».

Il faudrait compléter le texte d'une affiche de la CGT qui dénonce,à juste titre  "les hyènes du Medef,parce que les hyènes ou ceux qui les nourrissent siègent aussi au gouvernement. et à Bruxelles
Toutes les mesures ,toutes les lois,toutes les attaques contre les salariés et la population,'est l'Union européenne qui les décide,le gouvernement qui les applique et les "hyènes" du MEDEF qui en profitent;



samedi 7 juin 2014

Par milliers dans toutes les villes d'Espagne Pour la République Contre la monarchie

Par milliers dans toutes les villes d'Espagne
Pour la République 
Contre la monarchie

Madrid,Séville,Grenade,Barcelone,ils sont des milliers,de plus en plus nombreux à réclamer la fin de la monarchie,le rétablissement de la République

L'abdication de celui que Franco avait désigné,le Bourbon Juan Carlos,a ouvert une page nouvelle de l'histoire de l'Espagne
REPUBLICA  YA! République maintenant !

Les dirigeants,les tenants de l'ordre et de l'Union européenne,tous s'inquiètent et ils ont bien raison,parce que les peuples d'Espagne ont trouvé un drapeau et un objectif qui les rassemble

Vive la République espagnole !
A bas la monarchie !
Comme le disait Rafael Alberti dans un chant qui est devenu l'hymne de ralliement de tous les républicains
A galopar,hasta enterarlos en el mar
Au grand galop,jusqu'à les enfouir dans la mer











A galopar
Las tierras, las tierras, las tierras de España,
las grandes, las solas, desiertas llanuras.
Galopa, caballo cuatralbo,
jinete del pueblo,
al sol y a la luna.
¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar !
A corazón suenan, resuenan, resuenan
las tierras de España, en las herraduras.
Galopa, jinete del pueblo,
caballo cuatralbo,
caballo de espuma.
¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar !
Nadie, nadie, nadie, que enfrente no hay nadie ;
que es nadie la muerte si va en tu montura.
Galopa, caballo cuatralbo,
jinete del pueblo,
que la tierra es tuya.
¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar !

jeudi 5 juin 2014

Obama,Hollande,BNP,10 milliards pour le viol de l'embargo Une amende,une offense et une politique criminelle

Obama,Hollande,BNP,10 milliards pour le viol de l'embargo
Une amende,une offense et une politique criminelle



"La tradition aux États-Unis est que le président ne se mêle pas des affaires de justice." telle est la cinglante et provocatrice réponse d'Obama sur les sanctions que l'Administration américaine pourrait infliger à BNP PARIBAS.
Barack Obama a été clair. Il ne se «mêlera» pas du bras de fer qui oppose la banque à la justice de son pays. «J'ai un département de la Justice qui est indépendant. La tradition est peut-être différente dans certains pays», a encore ajouté le président des États-Unis.
En un mot,Obama se fout ouvertement de la gueule de son « allié »,François Hollande et au détour d'une phrase méprisante ,c'est la réalité des rapports de force mondiaux qui se révèlent …



Il y a pourtant bien plus grave que la nouvelle humiliation infligée à Hollande,c'est la signification et les conséquences dramatiques des politiques d'embargo utilisées par les différentes administrations américaines
Nous publions ici de larges extraits d'un rapport du CETIM  ,sur les conséquences tragiques de l'embargo imposé depuis ...1962 contre Cuba

Imposé depuis 1962, l’embargo états-unien fut renforcé en octobre 1992 par le Cuban Democracy Act (ou « loi Torricelli »), qui visait à freiner l’essor des nouveaux moteurs de l’économie cubaine en frappant les entrées de capitaux et de marchandises, par : i) la stricte limitation des transferts de devises par les familles exilées, ii) l’interdiction de six mois à tout bateau ayant fait escale à Cuba de toucher port aux États-Unis et iii) des sanctions contre les firmes en affaires avec l’île relevant de juridictions d’États tiers. L’embargo fut systématisé par le 
Cuban Liberty and Democratic Solidarity Act (« loi Helms-Burton ») de mars 1996, qui prétend durcir les sanctions « internationales » contre Cuba. Son titre I généralise l’interdiction d’importer des biens cubains, exigeant par exemple des exportateurs la preuve qu’aucun sucre cubain n’est intégré dans leurs produits, comme c’était déjà le cas du nickel. Il conditionne l’autorisation des transferts de devises à la création sur l’île d’un secteur privé et du salariat. Plus entreprenant encore, le titre II fixe les modalités de la transition vers un pouvoir « post-castriste », ainsi que la nature des relations à entretenir avec les États-Unis. Le titre III octroie aux tribunaux des États-Unis le droit de juger la requête en dommages et intérêts d’une personne civile ou morale de nationalité états-unienne s’estimant lésée par la perte de propriétés nationalisées à Cuba et réclamant une compensation aux utilisateurs ou bénéficiaires de ces biens. À la demande des anciens propriétaires, tout ressortissant d’un pays tiers (et sa famille) ayant effectué des transactions avec ces utilisateurs ou bénéficiaires peut être poursuivi en justice aux États-Unis. Les sanctions encourues sont exposées au titre IV, qui prévoit, entre autres, le refus par le Département d’État de visas d’entrée sur le territoire états-unien à ces individus et à leur famille.

  



3. Le contenu normatif de cet embargo —spécialement l’extraterritorialité de ses règles, qui entendent imposer à la communauté internationale des sanctions unilatérales des États-Unis, ou le déni du droit de nationalisation, à travers le concept de « trafic »—, est une violation caractérisée de la lettre et de l’esprit de la Charte des Nations unies et de celle de l’Organisation des États américains, comme des fondements mêmes du droit international. Extension exorbitante de la compétence territoriale des États-Unis, il est contraire au principe de souveraineté nationale et à celui —consacré en jurisprudence par la Cour internationale de Justice— de non-intervention dans les choix intérieurs d’un État étranger et s’oppose aux droits du peuple cubain à l’autodétermination et au développement. Il entre également en contradiction frappante avec les libertés de commerce, de navigation et de circulation des capitaux, que les États-Unis revendiquent paradoxalement partout ailleurs dans le monde. Cet embargo est de plus illégitime et immoral en ce qu’il s’attaque aux acquis sociaux réalisés par Cuba depuis des années et met en péril les réussites —reconnues par nombre d’observateurs internationaux indépendants (notamment ceux de l’OMS, de l’UNESCO, de l’UNICEF ou maintes ONG)— que sont ses systèmes publics d’éducation, de recherche, de santé et de culture, participant du plein exercice des droits de l’homme. En outre, la menace que ce dispositif de coercition fait peser sur les citoyens états-uniens et étrangers étend la portée pratique de l‘embargo à des domaines exclus en tout ou partie de ses textes, tels que l’alimentation, les médicaments ou équipements médicaux et les échanges d’informations scientifiques.
Les annonces du gouvernement états-unien laissant entendre qu’il serait favorable à l’assouplissement des restrictions touchant les produits alimentaires et les médicaments sont restées lettre morte et ne sauraient cacher qu’en pratique, Cuba a été victime d’un embargo de facto en ces domaines. La réduction de la disponibilité de ces types de biens exacerbe les privations et manques de la population et menace en permanence sa sécurité alimentaire, son équilibre nutritionnel et son état de santé. Un drame humanitaire —qui paraît bien être l’objectif implicite de l’embargo— n’a été évité que par la volonté de l’État cubain de maintenir coûte que coûte les piliers de son modèle social, lequel garantit à tous, entre autres, une alimentation de base à prix modiques et une consommation gratuite dans les crèches, les écoles, les hôpitaux, les foyers du troisième âge… C’est la réaffirmation de la priorité donnée par les pouvoirs publics au développement humain qui explique l’excellence confirmée des indicateurs statistiques de Cuba en matière de santé, éducation, recherche, culture… ce, malgré des ressources budgétaires extrêmement contraintes et les multiples problèmes consécutifs à la disparition du bloc soviétique. Pourtant, la poursuite des progrès sociaux à Cuba est compromise par l’extension effective de l’embargo.

  


7. Les pressions exercées par les Départements d’État et du Commerce états-uniens sur les fournisseurs de Cuba ont concerné une large gamme de biens nécessaires au secteur de la santé (médicaments destinés aux femmes enceintes, produits de laboratoire, matériels de radiologie, tables d’opération et équipements de chirurgie, anesthésiques, défibrillateurs, respirateurs artificiels, appareils de dialyse, stocks pharmaceutiques…), et sont allées jusqu’à empêcher le libre approvisionnement en aliments pour nourrissons et en équipements d’unités de soins intensifs pédiatriques4. Les capacités de production de vaccins de conception cubaine sont gênées par les manques fréquents de pièces détachées et de composants essentiels importés, de même que les centres d’épuration de l’eau. Cet embargo fait donc aujourd’hui subir d’injustifiables souffrances au peuple cubain. Les pénuries affectant de nombreux médicaments non fabriqués à Cuba compliquent la mise en œuvre immédiate et complète des protocoles de traitement du cancer du sein, de la leucémie chez l’enfant, de maladies cardio-vasculaires ou rénales et du sida par exemple. De surcroît, les atteintes portées par les autorités états-uniennes à la liberté de circulation des personnels et des connaissances scientifiques (restrictions aux voyages de chercheurs états-uniens, non-respect des accords bilatéraux relatifs aux visas de chercheurs cubains, refus d’octroyer des licences de logiciels ou de satisfaire les commandes de bibliothèques cubaines en livres, revues, disquettes ou CD-Rom de littérature scientifique spécialisée…) ont conduit à inclure de fait dans le périmètre de l’embargo des domaines formellement exclus par la loi. Se trouve par là même bloquée l’une des opportunités les plus fécondes de développer sur une base solidaire et humaniste la coopération entre les nations.
Enfin,terminons avec cette épouvantable déclaration de Madeleine Albright,assumant la mort de 500 000 enfants irakiens,comme conséquence de l'embargo 'C'est le prix à payer' ,si ignoble qu'il se passe de tous commentaires
Après la première guerre du golfe en 1991, l'Irak de Saddam Hussein fut soumis à un embargo drastique de la part des Etats-Unis et de leurs alliés..La liste de produits interdits allaient de simples denrées alimentaires à la quasi totalité des produits pharmaceutiques..On estime qu'entre 1991 et 2003, un million d'enfants irakiens sont morts suite à cet embargo...Interrogée à ce sujet, la Secrétaire d'Etat américaine de l'époque (ministre des affaires étrangères) révèle froidement ce qu'elle pense de la mort de 500 000 enfants....


  
enfants d'irak,500 000 victimes de l'embargo