vendredi 30 mai 2014

Le cœur des Grecs est brisé

     

Pour comprendre les conséquences dramatique des politiques d'austérité appliquées en Europe,nous publions ce dossier spécial consacré à la situation sanitaire de la Grèce.
Rappelons que cette politique est appliquée d'une main de fer,par un gouvernement de coalition où siège le PASOK (parti socialiste grec)


   En Grèce, le taux de mortalité des nouveau-nés grimpe en flèche

Les réductions budgétaires sur le système grec de soins de santé ont fait grimper le taux de mortalité de nouveau-nés de 43 % depuis le début de la crise.
Les politiques d'austérité exigées par la troïka ont aggravé la situation socio-économique en Grèce. Selon l'eurodéputé allemand libéral Jorgo Chatzimarkakis, le pays a atteint le taux de mortalité  de nouveau-nés le plus haut depuis la Seconde Guerre mondiale : il a augmenté de 43 % depuis la mise en place des mesures d’austérité.
dans cet hôpital,le plus grand service de cardiologie infantile est fermé depuis Octobre 2012..


Le cœur des Grecs est brisé


Alexander Kentikelenis, sociologue au King's College, a ajouté que la Grèce avait réduit son budget de santé à 6 % du PIB. En d'autres termes, un niveau plus bas que tout État membre qui a rejoint l'UE depuis 2004.
Depuis la crise, le pays a réduit ses programmes de santé destinés aux groupes vulnérables, comme les toxicomanes. Ce phénomène a entraîné une hausse du nombre d'infections par le VIH. En outre, les réductions des allocations ont engendré un allongement des listes d'attente, des quantités énormes de travail et un nombre croissant de personnes sans assurance.
La Grèce compte désormais sur des médecins bénévoles provenant d'organisations défendant les droits de l'Homme pour travailler au cas par cas, a indiqué Alexander Kentikelenis.
Kostas  Nikolarakis de la commission grecque médicale panhellénique a affirmé que les hôpitaux ne fonctionnaient plus de manière adéquate au vu des plus grands problèmes constatés dans les grandes villes
« Le cœur de l'Europe bat à Bruxelles. À seulement 3 000 kilomètres toutefois, le cœur des citoyens grecs se brise », a affirmé Kostas Nikolarakis. 


LA SITUATION DU SYSTÈME DE SANTÉ EN GRÈCE EST UNE "BOMBE SANITAIRE"




Le président de l’Union des médecins hospitaliers de Grèce (OENGE), Dimitris Varnavas, a qualifié de "bombe sanitaire" la situation de pénurie de personnel dans le Système National de Santé (ESY) et dans l’Organisation Nationale des Services de Santé (EOPYY  ). Lors d’une conférence de presse, M.Varnavas a décrit une situation tragique en ce qui concerne le système de santé publique, en raisons de l'insuffisance dramatique de personnel et de matériel, (…)
Présentant la situation des hôpitaux, le président de l’OENGE a dit qu’à l’hôpital Véria, en raison du manque de personnel, on ferme les services de chirurgie, de gynécologie, et d’orthopédie, à l’Hôpital Katerinis, la clinique orthopédique interrompt ses services, à l’hôpital Magnisias on a fermé la clinique de gastroentérologie et d’ophtalmologie et les départements d’oncologie et d’hématologie sont restés ouverts avec un seul médecin  , à Larissa on risque de fermer immédiatement la clinique pédiatrique et gynécologique, tandis que la clinique de chirurgie vasculaire ne peut plus prendre en charge tous ses services, à Chalkida, la clinique orthopédique de l’hôpital est restée ouverte avec seulement 2 médecins, auxquels l’administration de la la 4ème circonscription régionale de santé a imposé un service de garde de 15 jours chacun.
De graves pénuries aussi, selon M.Varnava, existent dans les hôpitaux et les centres de santé de Larissa, Trikala, Karditsa, Rhodes, Kilkis, Réthymnon Agios Nicolaos, Lemnos, Naxos, Samos, Lesbos, Zakynthos, Corfou, Lefkada, Karytsou, Cythère, Chios, Syros, Leros, Chania, Serres, Florina, Alexandroupolis, Xanthi, Kastoria, Halkidiki, Ptolémaïs, Edessa, Drame, Thèbes, Patmos, Tinos, Kea, Paros, Kos, Skopelos et Ikaria.



Athènes : "Rasé et perfusé, il est viré du bloc opératoire."



Conséquences tragiques des restrictions budgétaires qui ont mis en faillite le système de santé public, les incidents de ce genre se multiplient en Grèce. Récit par José Fort.
La scène se déroule au début de la semaine à Athènes.  Un malade arrive en très mauvais état à la Metropolitan Community Clinic d’Elliniko, un établissement qui soigne gratuitement les chômeurs et les personnes sans ressource. Le patient doit normalement disposer d’une carte  d’insolvabilité autorisant la prise en charge gratuite. Il ne peut pas la présenter, les services sociaux de la ville ayant pris du retard dans l’expédition du document.
L’homme de 54 ans est mal en point. Pourtant, n’ayant pas de « livret » attestant sa situation de précarité, son admission est refusée. Direction la sortie.
   Protestation générale dans l’indifférence de l’administration.  C’est alors que le patient s’écroule. Crise cardiaque. Affolement. Le personnel hospitalier décide une intervention immédiate.
L’homme est dirigé vers le bloc opératoire. Il est rasé et perfusé. Les infirmières et le chirurgien sont prêts à opérer lorsque l’intendant de l’établissement fait irruption dans le bloc et exige l’arrêt des préparatifs et l’évacuation du patient tant qu’il n’aura pas fourni le fameux sésame, le document délivré par la municipalité.
Le scandale a fait le tour de la ville. L’administration hospitalière, dès le lendemain, a reprogrammé l’intervention.
Ce type d’incident, indiquent les syndicats de la santé, est courant en Grèce où trois millions de personnes ne disposent pas d’assurance maladie et où les médicaments s’achètent à prix d’or.


 La Grèce en pleine crise sanitaire : un Grec sur trois n’a plus de couverture santé

La revue médicale britannique The Lancet a publié un rapport, établi par des experts médicaux des universités d’Oxford, de Cambridge et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, sur les conséquences pour le système de santé grec de la politique d’austérité imposée par la troïka. Les chercheurs relèvent une élévation du taux de mortalité infantile (+ 43% entre 2008 et 2010),  une explosion des cas d’infection au HIV chez les toxicomanes (de15 en 2009 à 484 en 2012), le retour du paludisme et une augmentation des taux de suicide (400 cas en 2008, 500 en 2011).
Sur France Inter étaient évoqués hier « les bébés fantômes » grecs : lors d’un accouchement, quand une femme n’a pas les 700 € réclamés, certains établissements gardent le bébé jusqu’à ce que les parents paient, d’autres ne délivrent pas d’acte de naissance ou confisquent les papiers d’identité. Les parents déclarent alors le bébé sous un faux nom… ce sont eux « les bébés fantômes ».
Le budget de la Grèce pour les hôpitaux publics a été réduit de 25%, et les dépenses pharmaceutiques du gouvernement ont été réduites de moitié, ce qui fait qu’il est devenu impossible de se procurer certains médicaments. Dans un pays où le taux de chômage est passé à 26,5%, plus de trois millions de personnes (27,7% de la population) n’ont plus accès à la santé publique.
Dans une banlieue ouvrière d’Athènes, un pédiatre qui travaille dans  un dispensaire animé par Médecins du monde déclare :  « Je suis allé en Ouganda, ça se passe mieux là-bas ».


Dossier photographique,site web du POI














mercredi 28 mai 2014

Sourds et aveugles,mais KO debout !

Sourds et aveugles,mais KO debout !



La sanction est tombée et avec elle un message clair,net et sans appel,le peuple de ce pays n'en peut plus de l'Union européenne et de ses valets et il l'a fait savoir et cela par tous les moyens dont il disposait.
L'abstention,à près de 60%,mais surtout une abstention populaire,ce sont les travailleurs,les jeunes ,les électeurs de gauche qui massivement ont refusé d'aller voter,c'est le premier résultat important de la soirée.
Le PS perd quelques 16 millions de voix par rapport à la présidentielle et même des dizaines de milliers de voix par rapport aux européennes de 2009 - alors que cette année les inscrits sont 260 000 de plus. Il creuse ainsi son plus mauvais score de l’Histoire.
Mais le PS d’Hollande-Valls emporte aussi avec lui toute la majorité gouvernementale : les Verts perdent près de la moitié de leurs voix de 2009 ; avec à peine plus d’un million de voix et 6%, le Front de gauche est lui-même en dessous de son score de 2009 et à des années lumières de son score de la présidentielle de 2012 (11,10% et 3 984 822 voix).
Dans ce théâtre de décombres, le Front national semble caracoler en tête. Il siphonne assurément des voix des électeurs de l’UMP et de ses alliés de droite qui perdent plus de 2 millions de voix par rapport à 2009. Il résiste mieux aussi sans doute à l’abstention. Le FN perd cependant quelques 2 millions de voix par rapport aux présidentielles de 2012 où Marine Le Pen avait fait 6 421 426 voix. (*)
Quand les bureaux de vote des quartiers ouvriers affichent une abstention à 80% ,c'est une indication claire du caractère de classe de cette abstention massive
Le PS est battu,ses candidats balayés,Vincent Peillon laminé à 12%,ce n'est pas seulement l'Union européenne qui est rejetée,mais aussi et surtout le gouvernement qui s'obstine et s'acharne à appliquer sa politique,c'est la leçon principale de ces élections,bien plus importante que le score du Front National.
Il n'est qu'à attendre le discours hallucinant de Valls qui reconnaît l'ampleur et la gravité du rejet et de la colère qu'expriment ces résultats et termine en annonçant la poursuite de la même politique,pour comprendre que nous allons vers un choc majeur.
Comment après une telle claque,une raclée si mémorable,ce gouvernement pourrait-il poursuivre la même politique,alors que ce sont sa survie et sa légitimité même qui sont gravement menacés.
Comment les millions qui se sont abstenus,ceux qui ont choisi le vote protestataire,les militants et les cadres des partis ouvriers et des organisations syndicales,pourraient-ils ne pas chercher la voie du combat victorieux contre le Pacte de responsabilité,pour sauver la Sécurité sociale du pillage annoncé de 30 milliards ?
Comment les élus de toutes tendances pourraient-ils accepter la disparition des départements,le dépeçage du territoire,l’asphyxie des communes à qui on voudrait soustraire 11 milliards de recettes ?
Comment les instituteurs,les parents,qui ont fait connaître par tous les moyens possibles leur hostilité à la Réforme des rythmes scolaires,comment les élus et les maires pourraient-ils ne pas ne sentir justifiés dans leur résistance à cette Réforme qui siphonne les budgets communaux. ?
Voila quelques unes des questions qui vont prendre une actualité brûlante dans les jours et les semaines qui viennent et qui devront bien trouver une réponse