Usual
suspects, bien plus qu'un film
Il y a des
expressions galvaudées, comme celles de ' film culte', qui parfois
peuvent prendre tout leur sens
Je n'avais
pas vu le film au moment de sa sortie et j'en ai entendu parler pour
la première fois par les élèves du lycée du 93 où je venais
d'être nommé. Un nom revenait de façon quasi obsessionnelle dans
tous les propos et ils le prononçaient avec l'extase que l'on
éprouve devant le sacré, Keyser Söze
Il y
avait dans leur propos une sorte de jubilation enfantine et de
plaisir à répéter ce nom dont la puissance d'évocation me
surprenait et aussi une crainte respectueuse, comme celle que l'on
ressent à l'écoute des contes terrifiants de notre enfance.
USUAL
SUSPECTS fut d'abord pour moi la révélation de ce mystère, celui
d'un personnage qui comme Teddy Kruger avait fasciné une génération
entière et quelques unes des suivantes
Le film
est d'une densité extraordinaire, un film violent et sombre, plein
de mystères et d'énigmes dont la résolution alimente des débats
passionnés qui se poursuivent encore aujourd'hui.
Un film
hanté par un fantôme dont les apparitions ne se laissent jamais
voir, sinon dans l'expression de terreur sur le visage de ceux qui
lui font face ;
Un homme
blessé et mourant, avec dans ses yeux une expression d'épouvante,
c'est la première scène où le nom est prononcé, comme on
évoquerait le Diable en personne.
Parler
de ce film, c'est aussi parler de la formidable performance d'acteur
de Kevin Spacey et de tous les autres, la figure complexe, toujours
mouvante de tous les personnages, les doutes qui naissent, les
certitudes qui s’effacent où vacillent devant un nouveau mystère,
parfois simplement suggéré.
Jusqu'au
bout, nous ne sauront jamais qui était Keyser Söze,
Le
coup le plus rusé que le diable ait jamais réussi, ça été de
faire croire à tout le monde qu’il n’existait pas..
Reste
un film somptueux, de ceux qui vous saisissent et la création d'un
mythe, d'un héros de légende , sombre et fascinant dont nul ne
connaîtra jamais le visage
Mais il y a une histoire qu’on m’a raconté, une histoire que moi je crois, qui s’est passé quand il était en Turquie. Il y avait une bande de hongrois qui voulaient leur propre organisation. Ils avaient pigé que pour prendre le pouvoir, il y avait pas besoin de flingue, ni de pognon, ni d’être nombreux, il suffit de la volonté d’oser faire ce que les gars d’en face n’oseront pas. Au bout d’un moment, ayant un peu établi leur réseau, ils s’en sont pris à Söze. Lui débutait à l’époque, il trafiquait de la dope à Ankara.
Les hongrois ont débarqué dans sa baraque l’après midi pour lui piquer son territoire. Ils n’ont trouvé que sa femme et ses gosses à la maison, ils ont décidé de l’attendre. En rentrant chez lui, Söze trouve sa femme violée et ses enfants hurlant de peur. Les hongrois savaient que c’était un dur, qu’il fallait pas rigoler avec lui. Ils lui ont montré qu’ils étaient pas là pour plaisanter. Ils lui ont dit qu’ils voulaient son territoire, et tout son business. Söze a regardé lentement les visages des membres de sa famille. Ensuite, il a montré à ces hommes volontaires ce que c’était la véritable volonté. Il leur a dit qu’il préférait voir toute sa famille morte à ses pieds plutôt que de céder à leur chantage. Il a laissé repartir le dernier hongrois.
Il a attendu que sa femme et ses enfants soient enterrés, alors il s’est occupé du reste de la bande. Il a buté leurs mômes, il a buté leurs femmes, il a buté leurs parents et les amis de leurs parents, il a foutu le feu à leurs baraques, et aux magasins où ils bossaient. Il a buté les mecs qui leur devaient du fric. Et là-dessus il s’est envolé…
Image, texte, vidéo etc : © Metro-Goldwyn-Mayer Tous droits réservés.
:
"Mais qui est Keyser Söze ?"
La
vérité sur 'Usual suspects'.
Peu de gens n'ont pas vu 'Usual suspects' (1996), le premier thriller de Bryan Singer. Pour autant, même ceux qui ne l'ont pas vu savent sûrement que ce film rare offre dans ses dernières minutes un retournement éblouissant. Au long du déroulement de l'intrigue, le spectateur est amené à se questionner sur l'identité d'un soi-disant malfrat - Keyser Söze - dont personne ne connaît le visage. Dans les toutes dernières minutes du film, la caméra révélera finalement à un public incrédule que derrière le narrateur invalide - joué par Kevin Spacey - se cache un improbable génie du crime, l'unique Keyser Söze.
Du moins le croit-on.
Dans le film, lorsque le nom de Keyser Söze est mentionné pour la première fois, le personnage invalide joué par Kevin Spacey - Verbal Kint - pose avec insistance la question : "Mais qui est Keyser Söze ?"
A cette question, l'agent Kujan de la police des Douanes souhaiterait répondre "Dean Keaton", le personnage joué par Gabriel Byrne. Pour sa part, Bryan Singer semble vouloir répondre "Verbal Kint", le personnage-même qui pose la question. Et, nous ayant démontré que ce personnage est un menteur et un affabulateur, il clôt son film sur cette affirmation. Le spectateur, trop occupé à se rejouer le film dans la tête, oublie de considérer les faits, faits qui démontrent que Verbal Kint n'est PAS Keyser Söze.Keyser Söze n'est pas Verbal Kint.
Plusieurs faits indéniables prouvent que Verbal Kint ne peut pas être Keyser Söze. Avant d'évoquer ces faits, il faut rappeler que le film étant partiellement narré du point de vue de Verbal Kint (Kevin Spacey), il nous faut faire la distinction entre les faits certains et les faits incertains du film. Les faits certains sont ceux qui nous sont directement exposés par le cinéaste sans passer par Kint, les faits incertains sont ceux qui nous parviennent au travers de la narration peu fiable de l'invalide. Par exemple, la scène d'introduction datée de la veille et les scènes d'interrogatoire datées du présent nous parviennent directement et sont donc entièrement fiables. Toutes les autres scènes sont peu fiables. Celles-ci constituent peut-être les trois-quarts du film, mais ce qu'il reste est suffisant pour nous convaincre que Verbal Kint et Keyser Söze sont deux personnes différentes.
Sources
"Mais qui est Keyser Söze ?"
Film culte"Moi je crois en Dieu et la seule chose dont j'aie peur, c'est Keyser Söze"
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