SHUTTER ISLAND
Un film de Martin Scorcese
Il est des chrétiens qui
nous endorment le Dimanche à la messe et d'autres qui bâtissent des
cathédrales et dont l’inquiétude spirituelle peut nourrir
l'émotion et l'intelligence de tous les hommes de bien.
Shutter Island est une cathédrale dans l'histoire du
cinéma et Martin Scorcese met en scène dans une oeuvre magistrale
ce qui le poursuit et le tourmente depuis si longtemps.
La mort,la folie ,le
Bien,le Mal et leurs frontières invisibles et mouvantes,voilà le
thème de ce film,porté par tout le talent de Léonardo Di caprio et
Ben Kingsley.
Souvent ,nous retenons
d'un film le sentiment qu'il nous a procuré et le sentiment que
nous gardons de ce film est celui d'un malaise qui nous envahit peu à
peu et finit par nous submerger.
Comme le moine s'enfuyant
du tombeau des Capulet,le simple spectateur que nous sommes se trouve
plongé dans un drame si terrible ,une tragédie si profonde qu'il se
sent dépassé dans son humanité ordinaire par le surgissement de
cette horreur qu'aucun de nous ne peut regarder fixement.
L'action se déroule comme
celle d'un polar,la progression dramatique est maîtrisée avec un
immense talent jusqu'au moment où nous plongeons ,comme dans une
eau glacée, dans ce que seuls les Tragiques grecs et Shakespeare ont
su nous montrer
Ce film est magistral par
tout ce qui s'oppose à ce qui est devenu détestable dans le cinéma
d'un Tarentino,l'omnipotence de l'image comme source d'émotion.
La profondeur
psychologique des personnages ,leur ambivalence,leur terrible errance
aux frontières de la folie et de la mort et enfin l'étendue de ce
drame qui les emporte et les dépasse,voilà le décor de film,mais
il faut s'appeler Euripide ou Martin Scorcese pour que l'horreur
n'ait pas besoin d’être montrée pour venir nous parler à
l'oreille
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