dimanche 18 novembre 2018

Après le 17 Novembre, premier bilan et réflexions


Après le 17 Novembre, premier bilan et réflexions

Depuis des années, on nous explique que contre la Loi travail, pour sauver le statut des cheminots, contre les Ordonnances, celles de Macron ou celles de Hollande, il n'est pas possible de bloquer le pays, de rassembler dans l'unité travailleurs et jeunes dans la grève jusqu'au retrait et l'abrogation de toutes les contre-réformes
Macron a annoncé son intention de liquider dans un délai de 6 mois tous les régimes de retraite, l'information a été officiellement transmise aux organisations syndicales qui continuent pourtant à se concerter avec le gouvernement sur le calendrier et le contenu de cette Réforme, la pire attaque contre les droits ouvriers depuis 1945. Aucun appel à la mobilisation et un silence radio quasi absolu des forces de gauche sur cette terrible menace
Le futur système des retraites ne prendrait en compte que les jours « travaillés ». Cela veut dire par exemple pour les femmes travailleuses que les jours non travaillés – congés maternité, congés maladie, absences pour garde d’enfant – diminueraient d’autant le niveau de la pension, en plus de l’attaque majeure que représenterait l’instauration d’un système par points ! Tout cela pour alimenter toujours plus la spéculation, celle dont la Banque centrale européenne reconnaît elle-même que quand elle a versé pendant cinq ans 80 milliards d’euros par mois au titre du « quantitative easing », tout est parti dans la spéculation.
Le miracle s'est pourtant produit, l'unité et la mobilsation impossible pour défendre les revendications ouvrières a pu se réaliser ce 17 Novembre, pas l'unité des travailleurs et des organisations mais une unité réalisée par le Parti socialiste, Mélenchon, Hamon, le NPA, et avec le soutien critique mais chaleureux de L’Humanité. Mais une 'unité' aussi élargie à Wauquier, Le Pen, Dupont Aignant, aux syndcats patronaux des transporteurs routiers,
Une mobilisation excluant toutes les revendications ouvrières, mais une révolte antifiscale contre l'impôt et les taxes et aussi pour l'allégement des prélèvements sociaux qui financent la Sécurité sociale, c'est à dire le programme de Reagan et Thatcher, celui de l'Union européenne qui engage tous les gouvernements à prendre des mesures pour l'abaissement des charges.
Cette journée marque un tournant et pose une question à tous, celle de la voie dans laquelle nous devons nous engager.
L' unité maintenant, sur un terrain de classe, pour l'augmentation générale des salaires, pour le maintien de tous les régimes de retraites, pour rétablir la Sécurité sociale de 1945. L'unité dans la grève et les assemblées générales, l'unité pour bloquer le pays et faire tomber Macron et balayer toutes ses réformes ?
Ou bien l'autre voie , celle qui mène aux Salvini et Bolsanero, celle du populisme, celle du ' peuple' traité comme la plèbe romaine, traité comme une masse informe disponible au service de n'importe quel aventurier.
Cette immense colère qui submerge le pays devra trouver une issue, si pour son malheur la classe ouvrière laisse tomber le glaive de ses mains, si pour son malheur elle ne peut prendre la tête de cette révolte qui vient pour ouvrir la voie à un gouvernement ouvrier, d'autres ramasseront ce glaive et la suite de l'histoire nous la connaissons, elle est marquée au fer rouge dans la chair du mouvement ouvrier

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