Décapité,crucifié,
exposé jusqu'au pourrissement de sa chair et la France qui se tait.
Un simple rappel des faits
dans toute la nudité de l'horreur qu'ils représentent,un jeune
saoudien de 20 ans condamné à être décapite puis crucifié et
ensuite exposé jusqu'au pourrissement de sa chair...
Pour le gouvernement
coupable d'un tel forfait,l'opprobre universelle et pour notre
gouvernement, la honte d'un silence complice face au crime d'un
monarque absolu.
2 phrases et pas une de
plus, un simple communiqué qui porte en lui tous les stigmates d'une
diplomatie dévoyée.
«La
France est préoccupée par la situation d'Ali Mohammed al-Nimr,
condamné à mort alors qu'il était mineur au moment des faits et
qui pourrait être exécuté de façon imminente. Opposés à la
peine capitale en tous lieux et toutes circonstances, nous appelons à
surseoir à cette exécution.»
Un vrai bijou finement ciselé dont chaque mot est pesé et chaque silence calculé.
En quel lieu, en quel pays, ce crime doit-il s' accomplir ? Nous ne le saurons jamais, grand soin a été pris pour ne pas froisser de royales oreilles de ne pas le nommer.
Qui est le destinataire de ce communiqué, au nom de qui est-il rédigé ? Ni le Président ou son Premier ministre, ni même nominalement le Ministre des Affaires Étrangères n'ont osé le signer et il n'est adressé à personne et surtout pas à Son Altesse royale du royaume que vous savez .
La France est « préoccupée »,on sent qu'ils ont du chercher un mot moins fort et l'on devine les mots qui fâchent qu'il fallait à tous prix éviter.
La France n'est pas indignée, elle n'est pas horrifiée ou révoltée, seulement préoccupée comme on pourrait l'être par la progression du chômage ou les orages dans le Midi.
Le choix du mot indique le niveau exact de gravité que l'on donne à une abomination que l'on a décidé de ne pas condamner.
« la situation d'Ali Mohammed al-Nimr, condamné à mort alors qu'il était mineur au moment des faits et qui pourrait être exécuté de façon imminente. »
Pas un mot de protestation, pas l'expression d'un doute sur la légitimé de sa condamnation ou le caractère équitable de son procès et pas un mot sur l'atrocité du châtiment qui renvoie à des âges révolus depuis 1000 ans dans tous les pays civilisés.
Pourquoi cet emploi du conditionnel pour une condamnation confirmée par le rejet de tous les recours ?
La dernière phrase du communiqué est sans doute la plus manifeste du degré de rouerie et d'abaissement où sont tombés ceux qui nous gouvernent.
« opposés à la peine capitale en tous lieux et en toutes circonstances ».Quelle jolie manière de noyer dans la généralité le refus de condamner précisément ce crime là.
En tous temps,en tous lieux,depuis le Paléolithique ancien jusque qu'au triomphe de Macron devant le Medef. Depuis le désert mongol jusqu'aux rivages de l'Atlantique,mais surtout pas aujourd'hui et maintenant dans les déserts d'Arabie ou coulent le pétrole et le sang des innocents.
Avec une politesse et une délicatesse de jeune fille, il est humblement demandé de surseoir à une exécution que l'on a pris soin de ne pas condamner.Encore un instant M le bourreau,le temps d’affûter la lame de votre sabre et de préparer la croix du dernier supplice de ce malheureux.
Il fut d'autres temps et d'autres hommes bien plus dignes.
N'ayant aucune illusion et aucun espoir d'amener M Hollande au moindre niveau de conscience morale, c'est aux autres hommes que je livre les paroles de Voltaire dont chacun comprendra la terrible actualité
Chacun aura la place qu'il mérite dans l'Histoire et la mémoire des hommes.
«
Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la
fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases,
des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses
imaginations pour des prophéties, est un fanatique novice qui donne
de grandes espérances; il pourra bientôt tuer pour l'amour de
Dieu.(...)
Il y a des fanatiques de sang-froid: ce sont les juges qui condamnent à la mort ceux qui n'ont d'autre crime que de ne pas penser comme eux; et ces juges-là sont d'autant plus coupables, d'autant plus dignes de l'exécration du genre humain, que, n'étant pas dans un accès de fureur comme les Clément, les Chastel, les Ravaillac, les Damiens, il semble qu'ils pourraient écouter la raison.
Il n'est d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car dés que ce mal fait des progrès, il faut fuir et attendre que l'air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent, pas contre la peste des âmes; la religion, loin d'être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. Ces misérables ont sans cesse présent à l'esprit l'exemple d'Aod qui assassine le roi Églon; de Judith qui coupe la tête d'Holopherne en couchant avec lui; de Samuel qui hache en morceaux le roi Agag; du prêtre Joad qui assassine sa reine à la porte aux chevaux, etc., etc., etc. Ils ne voient pas que ces exemples, qui sont respectables dans l'antiquité, sont abominables dans le temps présent: ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne.
Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage: c'est comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont persuadés que l'esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu'ils doivent entendre.
Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant?
Lorsqu'une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. J'ai vu des convulsionnaires qui, en parlant des miracles de saint Pâris, s'échauffaient par degrés parmi eux: leurs yeux s'enflammaient, tout leur corps tremblait, la fureur défigurait leur visage, et ils auraient tué quiconque les eût contredits.
Oui, je les ai vus ces convulsionnaires, je les ai vus tendre leurs membres et écumer. Ils criaient: « Il faut du sang ». Ils sont parvenus à faire assassiner leur roi par un laquais, et ils ont fini par ne crier que contre les philosophes.
Ce sont presque toujours les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains; ils ressemblent à ce Vieux de la montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu'ils iraient assassiner tous ceux qu'il leur nommerait. (…)
Il y a des fanatiques de sang-froid: ce sont les juges qui condamnent à la mort ceux qui n'ont d'autre crime que de ne pas penser comme eux; et ces juges-là sont d'autant plus coupables, d'autant plus dignes de l'exécration du genre humain, que, n'étant pas dans un accès de fureur comme les Clément, les Chastel, les Ravaillac, les Damiens, il semble qu'ils pourraient écouter la raison.
Il n'est d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car dés que ce mal fait des progrès, il faut fuir et attendre que l'air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent, pas contre la peste des âmes; la religion, loin d'être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. Ces misérables ont sans cesse présent à l'esprit l'exemple d'Aod qui assassine le roi Églon; de Judith qui coupe la tête d'Holopherne en couchant avec lui; de Samuel qui hache en morceaux le roi Agag; du prêtre Joad qui assassine sa reine à la porte aux chevaux, etc., etc., etc. Ils ne voient pas que ces exemples, qui sont respectables dans l'antiquité, sont abominables dans le temps présent: ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne.
Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage: c'est comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont persuadés que l'esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu'ils doivent entendre.
Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant?
Lorsqu'une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. J'ai vu des convulsionnaires qui, en parlant des miracles de saint Pâris, s'échauffaient par degrés parmi eux: leurs yeux s'enflammaient, tout leur corps tremblait, la fureur défigurait leur visage, et ils auraient tué quiconque les eût contredits.
Oui, je les ai vus ces convulsionnaires, je les ai vus tendre leurs membres et écumer. Ils criaient: « Il faut du sang ». Ils sont parvenus à faire assassiner leur roi par un laquais, et ils ont fini par ne crier que contre les philosophes.
Ce sont presque toujours les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains; ils ressemblent à ce Vieux de la montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu'ils iraient assassiner tous ceux qu'il leur nommerait. (…)
Voltaire,dictionnaire
philosophique,article Fanatisme
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