La présidence de Trump débute, encore une fois Europe et Amérique, une histoire inachevée
Au
moment où Ttump vient de signifier aux Européens, la place qu'il
entend leur assigner, il est utile de relire ces lignes écrites par
Trotsy sur les rapports entre l'Europe et l'Amérique.
Que veut le capital américain ? A quoi tend-il ? Il cherche, dit-on, la stabilité. Il veut rétablir le marché européen dans son intérêt, il veut rendre à l'Europe sa capacité d'achat. De quelle façon ? Dans quelles limites ? En effet, le capital américain ne peut vouloir se faire de l'Europe un concurrent. Il ne peut admettre que l'Angleterre et, à plus forte raison, l'Allemagne et la France, recouvrent leurs marchés mondiaux, parce que lui-même est à l'étroit, parce qu'il exporte des produits et s'exporte lui-même. Il vise à la maîtrise du monde, il veut instaurer la suprématie de l'Amérique sur notre planète. Que doit-il faire à l'égard de l'Europe ? Il doit, dit-on, la pacifier. Comment ? Sous son hégémonie. Qu'est-ce que cela signifie Qu'il doit permettre à l'Europe de se relever, mais dans des limites bien déterminées, lui accorder des secteurs déterminés, restreints, du marché mondial. Le capital américain commande maintenant aux diplomates. Il se prépare à commander également aux banques et aux trusts européens, à toute la bourgeoisie européenne. C'est ce à quoi il tend. Il assignera aux financiers et aux industriels européens des secteurs déterminés du marché. Il réglera leur activité. En un mot, il veut réduire l'Europe capitaliste à la portion congrue, autrement dit, lui indiquer combien de tonnes, de litres ou de kilogrammes de telle ou telle matière elle a le droit d'acheter et de vendre. Déjà, dans les thèses pour le 3e Congrès de l'I.C., nous écrivions que l'Europe est balkanisée. Cette balkanisation se poursuit maintenant. Les Etats des Balkans ont toujours eu des protecteurs dans la personne de la Russie tsariste ou de l'Autriche-Hongrie, qui leur imposaient le changement de leur politique, de leurs gouvernants ou même de leurs dynasties (Serbie). Maintenant, l'Europe se trouve dans une situation analogue à l'égard des Etats-Unis et en partie de la Grande-Bretagne. Au fur et à mesure que se développeront leurs antagonismes, les gouvernements européens iront chercher aide et protection à Washington et à Londres ; le changement des partis et des gouvernements sera déterminé en dernière analyse par la volonté du capital américain, qui indiquera à l'Europe combien elle doit boire et manger... Le rationnement, nous le savons par expérience, n'est pas toujours très agréable. Or, la ration strictement limitée qu'établiront les Américains pour les peuples d'Europe s'appliquera également aux classes dominantes non seulement d'Allemagne et de France, mais aussi, finalement, de Grande-Bretagne. L'Angleterre doit envisager cette éventualité. Mais maintenant l'Amérique, dit-on, marche avec l'Angleterre ; il s'est formé un bloc anglo-saxon, il existe un capital anglo-saxon, une politique anglo-saxonne ; l'antagonisme essentiel du monde est celui qui divise l'Amérique et le Japon. Parler ainsi, c'est montrer son incompréhension de la situation. L'antagonisme capital du monde est l'antagonisme anglo-américain. C'est ce que montrera de plus en plus nettement l'avenir.
Que veut le capital américain ? A quoi tend-il ? Il cherche, dit-on, la stabilité. Il veut rétablir le marché européen dans son intérêt, il veut rendre à l'Europe sa capacité d'achat. De quelle façon ? Dans quelles limites ? En effet, le capital américain ne peut vouloir se faire de l'Europe un concurrent. Il ne peut admettre que l'Angleterre et, à plus forte raison, l'Allemagne et la France, recouvrent leurs marchés mondiaux, parce que lui-même est à l'étroit, parce qu'il exporte des produits et s'exporte lui-même. Il vise à la maîtrise du monde, il veut instaurer la suprématie de l'Amérique sur notre planète. Que doit-il faire à l'égard de l'Europe ? Il doit, dit-on, la pacifier. Comment ? Sous son hégémonie. Qu'est-ce que cela signifie Qu'il doit permettre à l'Europe de se relever, mais dans des limites bien déterminées, lui accorder des secteurs déterminés, restreints, du marché mondial. Le capital américain commande maintenant aux diplomates. Il se prépare à commander également aux banques et aux trusts européens, à toute la bourgeoisie européenne. C'est ce à quoi il tend. Il assignera aux financiers et aux industriels européens des secteurs déterminés du marché. Il réglera leur activité. En un mot, il veut réduire l'Europe capitaliste à la portion congrue, autrement dit, lui indiquer combien de tonnes, de litres ou de kilogrammes de telle ou telle matière elle a le droit d'acheter et de vendre. Déjà, dans les thèses pour le 3e Congrès de l'I.C., nous écrivions que l'Europe est balkanisée. Cette balkanisation se poursuit maintenant. Les Etats des Balkans ont toujours eu des protecteurs dans la personne de la Russie tsariste ou de l'Autriche-Hongrie, qui leur imposaient le changement de leur politique, de leurs gouvernants ou même de leurs dynasties (Serbie). Maintenant, l'Europe se trouve dans une situation analogue à l'égard des Etats-Unis et en partie de la Grande-Bretagne. Au fur et à mesure que se développeront leurs antagonismes, les gouvernements européens iront chercher aide et protection à Washington et à Londres ; le changement des partis et des gouvernements sera déterminé en dernière analyse par la volonté du capital américain, qui indiquera à l'Europe combien elle doit boire et manger... Le rationnement, nous le savons par expérience, n'est pas toujours très agréable. Or, la ration strictement limitée qu'établiront les Américains pour les peuples d'Europe s'appliquera également aux classes dominantes non seulement d'Allemagne et de France, mais aussi, finalement, de Grande-Bretagne. L'Angleterre doit envisager cette éventualité. Mais maintenant l'Amérique, dit-on, marche avec l'Angleterre ; il s'est formé un bloc anglo-saxon, il existe un capital anglo-saxon, une politique anglo-saxonne ; l'antagonisme essentiel du monde est celui qui divise l'Amérique et le Japon. Parler ainsi, c'est montrer son incompréhension de la situation. L'antagonisme capital du monde est l'antagonisme anglo-américain. C'est ce que montrera de plus en plus nettement l'avenir.
Certes,
les conditions historiques sont différentes et pourtant ces lignes
restent d'une brûlante actualité et expriment les rapports réels
entre les classes que les fanfaronnades de Merkel ou Hollande ne
pourront plus longtemps dissimuler.
Une
période historique s'achève, celle où pour ses propres besoins,
l'impérialisme américain a pris en charge la reconstruction
économique de l'Europe et du Japon
La
légende d'une construction européenne conduite pour assurer la paix
et la prospérité va se fracasser sous nos yeux et le vieux conflit,
le conflit fondamental de notre temps, celui pour la domination
mondiale, va resurgir avec une force et une violence inconnue depuis
des décennies
Sous
la menace de la révolution et face à l'effondrement de tous les
États bourgeois et pour la nécessité où ils se trouvaient de
reconstituer un marché mondial, les États-Unis ont du reconstruire
l'Europe et restaurer ainsi l'ancienne division du travail
Ce
faisant, ils faisaient aussi renaître le vieil antagonisme entre
l'Europe et l'Amérique et aussi entre les États européens eux
mêmes
La
puissance économique et commerciale acquise par l'Allemagne est un
problème pour les autres bourgeoisies européennes, mais aussi et
cela est beaucoup plus grave pour Mme Merkel, pour les États-Unis
eux mêmes.
Ce
que dit Trump aux européens, c'est d'abord qu'il va leur ramener à
leur vraie place, engager une guerre impitoyable contre eux pour
réduire leurs parts du marché mondial, ces cochons d'européens
devront payer et payer le prix fort.
Ce
qu'il leur dit aussi, c'est que cette guerre sera menée sans accords
, ni traités qui puissent limiter la puissance américaine.
Derrière
l'unité de façade maintenue par les traités, l'Europe est en
ruines et surtout les vieux antagonismes entre bourgeoisies
européennes trouvent leur expression au sein même de l'Union
européenne
L'idée
d'un développement harmonieux et synchrone des économies de la
Grèce, de l'Italie et de l'Allemagne est depuis longtemps à ranger
au rayon des accessoires, demandez simplement à M Tsipras ce qu'il
en pense, vous le trouverez à genoux et faisant semblant de diriger
un pays affamé.
M
Trump est donc partisan d'accords bilatéraux avec chacun des
'acteurs' européens, jouant les uns contre les autres, utilisant
l'Angleterre ou l'Espagne et concentrant ses coups contre l'Allemagne
et la France
Quant
à la Russie, M Poutine sera ravi de rendre à l'Europe la monnaie de
sa pièce, mais surtout le projet de Trump n'a rien d'amical et
prépare d'immenses bouleversements
Non
seulement la pression militaire sur la Russie, comme sur la Chine
sera maintenue et accentuée, mais surtout il va exiger de la Russie
comme de la Chine l'ouverture totale de leurs marchés aux capitaux
et aux entreprises américaines et pousser jusqu'à leurs ultimes
conséquences la restauration du capital dans ces pays
Nul
doute que dans cet objectif, il trouvera des appuis solides au sein
même des fractions les plus corrompues des oligarques russes ou des
bureaucrates chinois
Bien
entendu, ces bandits voudront se payer sur la bête et se trouverons
dans l'obligation de reporter sur des millions d'hommes et de femmes
le poids de leur crise
Dans
leur agonie, ils tenteront à coups de réformes de frapper encore la
classe ouvrière et la jeunesse, de s'attaquer plus encore aux
salaires, aux retraites, aux régimes de protection sociale
Il
le feront alors qu'ils sont tous rejetés et honnis par leurs
peuples, ils le feront dans une situation de dislocation de toutes
leurs institutions et représentations politiques
Ils
le feront dans une situation où la lutte de classes peut surgir à
tout moment sous une forme qui menace leur domination même
Comme
le disait Trotsy en 1926, révolution et contre révolution sont à
l'ordre du jour en Europe et dans le monde
Nul
n'en connaît l'issue, sinon que le malheur s'abattra sur les vaincus
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