mercredi 21 décembre 2016

Politique d'extermination et génocides en Europe orientale et en Russie «des dizaines de millions d’hommes devront sans aucun doute mourir de faim» 

Politique d'extermination et génocides en Europe orientale et en Russie
«des dizaines de millions d’hommes devront sans aucun doute mourir de faim» 


travail forcé et extermination

Dès les premiers camps de concentration, l’utilisation du travail forcé est au centre du système concentrationnaire et s’inscrit dans l’idéologie et le projet politique du national-socialisme. Cette politique connaît cependant un tournant au printemps 1942 avec l’intégration des camps dans une économie de guerre totale. La mobilisation de toutes les capacités de travail des internés vient au premier plan pour alimenter la machine de guerre nazie et le régime met l’accent sur la fonction de rentabilité des camps de concentration selon une méthode planifiée d’exécution lente. 
Des entreprises allemandes contrôlées par la SS ou privées, comme Siemens, bénéficiaient de l’utilisation à bas coût de cette main d’œuvre captive pour soutenir l’effort de guerre. Plusieurs usines Siemens ont employé des déportés, notamment dans des commandos de travail attenants aux camps de Sachsenhausen, d’Auschwitz, ou de Ravensbrück, le camp de concentration pour femmes qui est ici représenté. 


partisans russes executés par les nazis






I / Les documents
Document 1
« 4. Le commandant du camp est seul responsable de la main-d’œuvre. Cette exploitation doit être épuisante dans le vrai sens du mot (muss im wahren Sinn desWortes erschöpfend sein), afin que le travail puisse atteindre le plus grand rendement.
5. La durée du travail est illimitée. Cette durée dépend de la structure et de la nature du travail; elle est fixée par le commandant seul.
6. Toutes les circonstances qui peuvent limiter la durée du travail (repas, appels, etc.) sont donc à réduire à un strict minimum. Les longues marches et les pauses pour les repas de midi sont interdites… »
rapport sur la situation actuelle des camps de concentration adressé Le 30 avril 1942 à Himmler par Oswald Pohl, le chef de l’ Office principal économique et administratif S.S. 
Document 2
  Loin d’être protégés parce qu’ils travaillaient pour Buna, les détenus mouraient à la tâche. Même pendant la phase de construction, les contremaîtres d’IG-Farben adoptèrent le « rythme de travail » S.S. — par exemple transporter le ciment au pas de course. Un jour de 1944, un groupe important de nouveaux détenus fut accueilli par un discours où on leur dit qu’ils venaient d’arriver au camp de concentration de l’IG-Farbenindustrie. Ils n’étaient pas là pour vivre, mais pour « périr dans le béton ». Ce discours de bienvenue faisait référence, selon un survivant, à une pratique d’IG-Farben, qui consistait à jeter les cadavres des détenus dans des tranchées creusées pour les câbles. Comme ceux des anciens enfants d’Israël, ces cadavres étaient ensuite recouverts par le ciment qu’on déversait sur eux.
Une anecdote montre à quel point même les directeurs d’IG-Farben avaient assimilé la mentalité de la SS. Un jour, deux détenus de Buna, le docteur Raymond van den Straaten et le docteur Fritz Löhner-Beda, accomplissaient leur tâche, lorsque vint à passer un groupe de dignitaires d’IG-Farben en visite à l’usine. Un des directeurs désigna d’un geste le docteur Löhner-Beda et dit à son compagnon SS : « Ce cochon de Juif pourrait travailler un peu plus vite (Diese Judensau konnte auch rascher arbeiten). » Un autre directeur entendit cette remarque : « S’ils sont incapables de travailler, expédiez-les à la chambre à gaz (Wenn die nicht mehr arbeiten konnen, sollen sie in der Gaskammer verrecken) ! » L’inspection finie, le docteur Löhner-Beda fut extrait de l’équipe de travail, battu et bourré de coups de pied jusqu’au moment où, mourant, il fut abandonné à un de ses camarades pour périr à IG-Auschwitz.
Environ 35000 détenus passèrent par Buna ; 25000 au moins moururent.
Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, Fayard, 1988, citant des dépositions de déportés.
Document 3

Partisans soviétiques d'origine juive'

Une guerre d'extermination menée aussi contre le peuple russe et les peuples slaves

«Plan Est» et génocide nazi
Des estimations récentes, russes et américaines, du bilan de la deuxième guerre mondiale attestent que plus de la moitié des victimes furent soviétiques: 26 à 27 millions. Mais les raisons des décès sont multiples, et depuis 1991, des historiens et journalistes russes soucieux d’instruire «le procès du communisme» insistent sur les responsabilités de Staline dans l’hécatombe et notamment la débâcle de 1941. Il reste qu’une grande partie des victimes est constituée de populations civiles et de prisonniers massacrés par les nazis. Or, il s’agit bien là- estiment les historiens allemands cités par Vidal- d’une extermination délibérée: «des dizaines de millions d’hommes devront sans aucun doute mourir de faim» explique le protocole final du 2 mai 1941 quant aux bases et modalités de l’invasion de l’URSS. L’objectif de 30 millions de morts soviétiques relève d’un «génocide planifié» obéissant pour une part, estiment les historiens allemands, à une «stratégie alimentaire» (éliminer les bouches inutilement nourries au profit de l’approvisionnement allemand) et, par ailleurs, à des considérations démographiques (l’excès de population rurale) et économiques à plus long terme (la nécessité de faire place aux colons allemands et de moderniser les industries). Simultanément, une partie des populations en voie ou non de liquidation physique sont réduites en esclavage pour les besoins de la grande industrie allemande, dont plusieurs firmes qui ont encore pignon sur rue aujourd’hui .
Dès lors, les historiens contestent l’idée très répandue du caractère purement irrationnel ou exclusivement antisémite du génocide, en ce compris le judéocide ou destruction du judaïsme, qui en est l’extrémité absolue. L’élimination, en Europe centrale et orientale, de vastes populations «encombrantes» relève d’une vision très élaborée, à laquelle participent d’éminents intellectuels de plusieurs disciplines, dont les démographes spécialistes de la surpopulation. Le racisme et spécialement la haine des juifs, associés au communisme, jouent bien entendu un rôle déterminant dans le judéocide, que la guerre à l’Est précipite et radicalise. On observera, au passage, l’importance de la chronologie: l’invasion de l’URSS, entamée le 22 juin 1941, s’accompagne de nombreux pogromes «de juifs et de communistes», dûment planifiés, et perpétrés par les einzatsgruppen allemands avec le concours parfois «spontané» des groupes nationalistes locaux (notamment baltes et ouest-ukrainiens). Des massacres de dizaines milliers de juifs ont lieu en septembre, notamment à Baby Yar (Kiev). A la même époque le Zyklon B est utilisé pour la première fois pour gazer 900 prisonniers soviétiques, en novembre-décembre des unités mobiles de gazage se répandent (y compris en Serbie) et des chambres à gaz fixes sont installées en Pologne, où le premier gazage de juifs a lieu le 8 décembre à Chelmno, l’endroit même où sont gazés 5000 tsyganes à la mi-janvier. La solution finale est décidée à Wannsee le 20 janvier, le «Plan général Est» est révélé le 12 juin, le gazage généralisé à Auschwitz commence en juillet… C’est l’époque où la France de Vichy rafle et livre aux nazis des milliers de juifs. En août-septembre commencent les déportations de Belgique et de Croatie. Mais une autre date importe, quelques mois plus tard: le 2 février 1943, c’est la capitulation allemande à Stalingrad, la bataille-pivot de la deuxième guerre mondiale, et la contre-offensive soviétique devient irréversible.
«Plan Est» et génocide nazi: de nouveaux éclairages d’historiens allemands
Par Jean-Marie Chauvier


partisans soviétiques de la région d'Odessa
Le 22 Juin 1941, l'Allemagne nazie envahit l'Union soviétique. Les divisions frontalières de l'Armée rouge sont rapidement mises en déroute; d'autres se font encercler et détruire à Minsk et à Kiev. L'aviation rouge est chassée du ciel. Partout règnent la confusion et le désarroi. Ce n'est que le 3 Juillet – lorsque Staline sort de son silence – que la population russe apprend qu'elle est en guerre contre les Allemands. Une fois de plus, la Russie doit brûler sa terre, céder du terrain à l'envahisseur et – faute d'unités militaires proprement dites – opposer une résistance populaire aux envahisseurs qui seront contraints de répondre par une répression sans merci. Ce sera la guerre sans uniformes, celle des partisans groupés en bandes plus ou moins importantes – et plus ou moins inféodées à l'autorité de Moscou. La résistance soviétique aura la particularité d'être à la fois un outil de renseignement et de combat à grande échelle.
source, un article à consulter sur un sujet mal connu

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Partisans russes éxecutés par les nazis

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