mardi 8 janvier 2013

Espagne,les nus et les morts


2 articles de la presse espagnole publiés par le Point..fr,2 images de la barbarie dans laquelle s'enfonce ce pays

Quel jugement porter quand un peuple ne peut même plus honorer ses morts ou leur offrir une sépulture..Quel jugement  porter quand des mères doivent poser nues pour un calendrier,pour que simplement leurs enfants puissent se rendre à l'école
Plus que jamais,l'exigence d'en finir avec l' Union européenne devient une question de survie et une urgence contre la déchéance  qui menace

La science espagnole croule sous les cadavres




Donner son corps à la science après sa mort a longtemps été un tabou en Espagne, où la tradition chrétienne est encore très forte. Mais la crise économique qui sévit depuis 2008 a fait évoluer les mentalités. Motivés par des raisons essentiellement financières, de plus en plus d'Espagnols ont en effet recours aux facultés de médecine pour éviter le coût des obsèques.
Le prix d'un enterrement reste très élevé dans un pays où près de 25 % de la population active est au chômage. On estime entre 3 000 et 8 000 euros en moyenne le prix d'un enterrement classique alors que le salaire moyen atteint tout juste les 1 000 euros. Nombreuses sont les familles à vouloir éviter une telle dépense à leurs enfants ou proches. Il s'agit surtout de personnes âgées, qui expliquent sans hésiter qu'elles ne veulent pas devenir une charge pour leur famille à leur mort. Ainsi, selon l'université de Barcelone, les demandes des donateurs de leurs vivants se sont multipliées ces deux dernières années. On est passé de 300 à plus de 600 demandes annuelles.
Chaque faculté gère le service à sa manière et applique ses propres critères. Pour certains établissements, il suffit que le donateur remplisse la documentation et l'envoie par courrier. D'autres acceptent les corps des défunts même si ces derniers n'ont pas expressément donné leur consentement de leur vivant. Dans ce cas, il suffit que les membres de la famille transmettent le supposé désir du défunt à sa mort.

Prise en charge

"Cette pratique pourrait faire passer les intérêts économiques avant l'altruisme d'un acte qui doit s'exprimer de façon consciente, libre et volontaire du vivant de la personne", met en garde José Luis Bono, président de la Société anatomique espagnole. Le motif économique est certes alléchant. Lorsqu'on lègue son corps à la science, les universités assument toutes les dépenses. Elles prennent en charge le transport, la préparation (embaumement ou congélation) et, après utilisation (jusqu'à cinq ans plus tard), l'incinération du corps.
En outre, cela permet également de récupérer les frais des assurances, contractées pour les frais de décès. Il n'est donc pas étonnant que les services des morgue des facultés de sciences soient submergées. À l'université scientifique de la Complutense de Madrid, le don de corps a augmenté de 40 % en deux ans et l'on y approche de la saturation. "Auparavant, nous ne pouvions presque pas faire de travaux pratiques. Aujourd'hui, nous avons accru l'utilisation de matériel cadavérique", explique María López, du service technique des dons de corps. Les étudiants disposent désormais d'un cadavre à disséquer par personne. "Pour apprendre, rien ne vaut un cadavre", se réjouit José Luis Bono.

Dans la ville de Montserrat, un groupe de femmes a réalisé un calendrier pour que les enfants puissent être conduits à l'école.




Que faire lorsque, du jour au lendemain, 83 enfants - âgés de 3 à 10 ans - se retrouvent privés de bus scolaire gratuit pour se rendre à l'école ? À Montserrat, bourgade de 6 000 habitants située à une soixantaine de kilomètres de Valence, des mères n'ont pas hésité à poser à moitié nues pour un calendrier.
Sur les pages de celui-ci, tiré à 3 000 exemplaires, on peut les voir dans des postures lascives, vêtues de soutiens-gorge mettant en valeur leurs généreuses poitrines : l'une apparaît devant un tableau de classe proclamant "Un bus scolaire, tout de suite !" ; une autre arbore des ciseaux géants symbolisant les coupes budgétaires imposées par les autorités régionales qui ont réduit de moitié le nombre de bus scolaires ; une autre encore, en porte-jarretelles et lingerie fine, pousse un landau en pleine campagne, sur le chemin de l'école.
Une loi régionale oblige le gouvernement valencien à affréter un bus scolaire gratuit pour tout élève dont le domicile se situe à plus de 3 kilomètres à vol d'oiseau de l'établissement scolaire le plus proche. Avec les réductions budgétaires drastiques, l'administration régionale valencienne a toutefois réduit le nombre d'autobus : en septembre 2012, quelque 9 000 écoliers résidant dans des villages ou des lotissements disséminés dans les environs des villes avaient été privés de transport scolaire.

"Faut-il en arriver à se dénuder ?"

Face aux violentes protestations de la fédération de parents d'élèves, la FAPA, des corrections avaient été apportées. Mais pas à Montserrat, située à un peu moins de 3 kilomètres à vol d'oiseau d'une école. Sur place, on hausse le ton, car, sans autobus, les enfants sont obligés de faire d'importants détours, de traverser des rocades d'autoroutes, des ravins et des chemins impraticables. Les plaintes réitérées des parents d'élèves de Montserrat sont demeurées sans réponse.
"Faut-il en arriver à se dénuder pour obtenir un service public qui n'est plus assuré ?" s'interroge, désolée, Yolanda Peiro, une des mères qui figurent dans le calendrier érotique. L'initiative est un succès : les médias locaux en parlent abondamment, et les ventes ont permis de financer un autobus pendant au moins trois mois dès la rentrée de cet hiver, lundi 7 janvier. Histoire de remplir davantage les caisses, les mères comptent aussi participer à un match contre des footballeurs vétérans, à une loterie spéciale, ainsi qu'à un défilé de mode coquin. Et si l'administration ne corrige pas le tir au cours de l'année, les mères courage de Montserrat en sont venues à menacer d'un... full monty !
http://www.lepoint.fr/monde/la-science-espagnole-croule-sous-les-cadavres-14-12-2012-1580021_24.php#xtor=AD-42



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