mardi 26 février 2013

Rythmes scolaires : Delanoë vacille devant les enseignants et les parents d'élèves.

 Rythmes scolaires : Delanoë vacille devant les enseignants et les parents d'élèves.


Pour ceux qui douteraient de la détermination des enseignants et des parents,pour ceux  veulent nous faire croire que la seule alternative est le choix entre 2013 et 2014 .
Une image saississante,Delanoê et toute la tribune des officiels face à des milliers d'enseignants et de parents,attentifs et rebelles qui exigent le retrait de la Réforme des rythmes scolaires
Une image saisissante,une assemblée filmées par tous les médias et que vous ne verrez nulle part,celle de Delanoê qui doute et vacille face à la détermination des enseignants
Des images à méditer pour  comprendre que ,tous ensemble ,nous pouvons les faire douter ;nous pouvons les faire reculer ,obtenir le retrait de cette réforme


vendredi 15 février 2013

Appel de la CGT et de Force Ouvrière


FLASH♦ Rassemblements, manifestations et arrêts de travail le 5 mars contre l’austérité et la flexibilité, à l’appel de la CGT et de FO







Appel de la CGT et de Force Ouvrière

Communiqué du vendredi 8 février 2013 - Les deux confédérations CGT et Force Ouvrière réaffirment leur opposition résolue aux principales dispositions contenues dans l’accord interprofessionnel sur l’emploi du 11 janvier 2013.
Cet accord refusé par deux des trois grandes confédérations syndicales organise une plus grande flexibilité pour les salariés, un recul de leurs droits individuels et collectifs au bénéfice des employeurs.
La lutte contre le chômage appelle une rupture avec les politiques d’austérité et de rigueur préjudiciables à l’emploi en qualité et en quantité.
Le gouvernement annonçant son intention de retranscrire dans la loi un mauvais accord pour les droits sociaux, la CGT et Force Ouvrière décident d’appeler les salariés à se mobiliser et à exprimer leur désaccord en direction du gouvernement, des députés et des sénateurs.
Les deux confédérations appellent leurs organisations territoriales et professionnelles à créer les conditions de la mobilisation la plus large possible au travers de rassemblements, de manifestations et arrêts de travail dans les régions, départements et localités: le 5 mars prochain.
Cette journée doit exprimer un refus de l’austérité et de la flexibilité; l’exigence de réponses nouvelles pour les droits sociaux, l’emploi, l’augmentation des salaires et des pensions.
 la FSU et Solidaires rejoignent la CGT et FO dans la mobilisation contre le projet de loi de flexibilité du travail

jeudi 14 février 2013

mardi 12 février 2013

dimanche 10 février 2013

Le gouvernement grec réquisitionne les grévistes du métro






Mais rien n’est joué pour autant. Le 31 janvier, les employés des bus et des chemins de fer étaient en grève contre la baisse de leurs salaires et contre la réquisition des grévistes du métro. Les marins, ainsi que les médecins hospitaliers, étaient également en grève. La confédération GSEE, qui a condamné un «dérapage antidémocratique», et la fédération ADEDY ont annoncé une nouvelle grève générale pour le 20 février.

Appel à la grève générale le 20 février

La CSI (Confédération syndicale internationale) a vivement condamné la réquisition des grévistes. Sa Secrétaire générale, Sharan Burrow, a déclaré: «Cela suffit! Les politiques malavisées et illégales de la Troïka [FMI, UE et BCE, ndlr] sont en train de provoquer des dégâts sociaux et économiques qui affecteront une génération entière sur le long terme. Obliger les gens à reprendre le travail sous la menace d’une arrestation ne pourra que susciter davantage de détresse et d’instabilité.»
"Nous sommes bien obligés de reprendre le travail, sinon c'est la porte", a déclaré à l'AFP un responsable syndical du métro, Thomas Zaharis. Selon une source judiciaire, les réfractaires s'exposeraient aussi à être arrêtés en flagrant délit.
Le gouvernement a recouru jeudi soir à la réquisition, une mesure dénoncée comme antidémocratique par les syndicats et l'opposition, face à l'enlisement d'un conflit testant sa détermination à mettre en oeuvre de nouvelles mesures de rigueur, comme l'exigent les bailleurs de fonds du pays, l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Les autorités ont aussi envoyé à l'aube quelque 300 policiers anti-émeute pour reprendre le contrôle du principal dépôt du métro, dans la banlieue populaire de Sépolia, où s'étaient retranchés des dizaines de grévistes. L'intervention a été menée sans incidents notables, et quatre personnes interpellées ont été relâchées.


  


Mercredi, la police anti-émeute a mis un terme à la grève générale entamée le 31 janvier par les marins grecs. Encore une fois, le gouvernement d’Athènes a choisi la méthode dure pour en finir avec un mouvement social, sans rien accorder aux grévistes. Poumon de l’économie nationale, la marine grecque traverse sa pire crise depuis la Seconde Guerre mondiale. L’austérité et la Troïka d’abord ?
Mercredi, la police anti-émeute est intervenue à 4h GMT, avant même le lever du jour, pour forcer les marins à reprendre le travail et assurer les liaisons avec les îles. Plus aucun navire ne circulait depuis le début du mouvement.
Les télévisions grecques ont montré des images des forces de l’ordre en train de disperser manu militari les piquets de grève sur le port du Pirée, le plus grand du pays. Six bateaux sont partis pour les Cyclades, deux autres pour la Crète. Mardi, le syndicat des marins (PNO) avait voté la reconduction de la grève pour 48 heures.


Face à cette nouvelle réquisition, un député de Syriza, le mouvement de gauche radicale aujourd’hui deuxième force politique nationale, a déclaré qu’on assistait à « la transformation d’une démocratie parlementaire en une junte parlementaire favorisant les intérêts du capital à ceux des salariés ». Plusieurs milliers de manifestants, marins et militants d’extrême gauche, se sont rassemblés devant le ministère de la Marine marchande pour dénoncer le « terrorisme étatique ».
De leur côté, les médias ont décrit ce durcissement du gouvernement comme un gage de sa bonne volonté donné aux bailleurs internationaux. Les représentants de la troïka sont attendus fin février à Athènes.
Un secteur coulé par la crise
Les marins protestent contre une réforme en cours qui prévoit de réduire le nombre de membres d’équipage alors même que le secteur est touché de plein par la crise. Selon les syndicats, près de 7.000 marins seraient aujourd’hui au chômage pour environ 15.000 actifs. Les chiffres du gouvernement évoquent 4.200 chômeurs pour 17.000 actifs.
La marine est l’un des secteurs les plus touchés par la crise, mais il est réputé pour son opacité financière et de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les traitements de faveur dont bénéficient les armateurs. En vertu d’une loi de 1953, ils sont exemptés d’impôts sur les bénéfices, un statut avantageux accordé à l’époque pour reconstituer la flotte grecque décimée pendant la Seconde Guerre mondiale. Face aux critiques de l’UE, les autorités grecques ont décidé d’agir, et la nouvelle loi fiscale adoptée en janvier prévoit de mettre un terme à cet avantage.

jeudi 7 février 2013

La Liberté guidant le peuple taguée ! Bienvenue dans la modernité





"La Liberté guidant le peuple" de Delacroix vandalisée au Louvre-Lens






Je ne sais pas pourquoi ,mais on la sentait venir ce genre d'offense,elle est un peu dans l'air du temps.
Bientôt ,les bustes de Marianne dynamités pour laver l'affront fait aux femmes par ce sein que je ne saurais voir.
Ce nom même de Marianne n'est-il pas discriminatoire,une injustice pour tous les Mario,un choix de rupture avec la parité.
Un compromis acceptable serait de l'appeler Mariano et de lui coller quelques poils sur le thorax.
La Liberté guidant le peuple,il faut bien admettre que cela sonnait un peu ringard et ce sein nu offert à la concupiscence peut-il prétendre représenter la République
Si seulement Delacroix avait fait le choix d'un cul,au lieu de cette poitrine arrogante,insolent attribut qu'aucun homme ne pourra jamais égaler ,ni en grâce,ni en beauté,ni en volume,protubérance mammaire narguant le principe même de l'égalité.
Quoi de plus naturel que notre fondement comme fondement de la République,avec cet avantage insigne ,pour ceux qui y aspirent si fort de pouvoir s'asseoir dessus.
Quelle meilleure, destination pour celui qui cherche le juste milieu,quel horizon bien plus beau que la ligne bleue des Vosges.
J'ignore ce que cette dame a bien voulu taguer ,mais par ce ta g contre un tableau,n'appartient-elle pas à la modernité,son geste libérateur n'est-il pas comme le signe de l'entrée dans un nouveau monde,comme un élève au centre du système éducatif,ne faudrait-il pas l'installer sur un trône au milieu des ruines.
Nous sommes sans doute à un moment de l' HIstoire où il nous aurait fallu un Jack Lang comme chantre des barbares,s'il n'avait pas été lancé sur l'Institut du monde arabe comme un missile sur Bagdad
Qu'il faille en rire ou en pleurer,le spectacle ne fait que commencer,je ne sais pas la part de beauté qu'il y a dans un naufrage,mais nous serons bientôt fixés ,le nôtre vient de commencer

Tunisie : assassinat de Chokri Belaïd, « le peuple réclame la chute du régime »

Tunisie : assassinat de Chokri Belaïd, « le peuple réclame la chute du régime »







Au lendemain de l’assassinat du célèbre opposant Chokri Belaïd, la colère du peuple tunisien continue de grimper. Un policier est décédé ce jeudi dans des heurts avec des manifestants. Et alors que le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali a annoncé la dissolution du gouvernement, son propre parti, Ennahda, s’oppose à une telle décision créant ainsi une déchirure au sein de la principale formation politique au pouvoir.

En Tunisie, la rue s’enflamme. Le peuple crie sa colère après le meurtre ce mercredi de l’opposant Chokri Belaïd  , secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, une des composantes du Front populaire. Ses partisans ont depuis investi les principales avenues de la capitale. L’alerte est à son paroxysme. Un important dispositif de sécurité est déployé dans la capitale, plus encore depuis le décès d’un policier dans des affrontements avec des manifestants. Pour eux, le coupable est tout trouvé, c’est Ennahda. En début d’après-midi, quelques centaines de manifestants ont défilé sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis en scandant « le peuple veut la chute du régime ». A Gafsa, ville du bassin minier tunisien, des manifestants anti-Ennahda et la police se sont affrontés devant le siège du gouverneur. ASiliana, ville instable   du nord-est, le siège du parti Ennaha a été brûlé par des manifestants.
Un genre de remake de la révolution qui a encouragé la France à prendre des mesures de sécurité, notamment en annonçant la fermeture vendredi et samedi de son ambassade à Tunis et des écoles françaises. La journée de vendredi, durant laquelle auront lieu les obsèques de Chokri Belaïd, pourrait bien être encore plus noire que celle de jeudi.
La principale centrale syndicale de Tunisie, l’Union générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT), a décrété une journée de grève générale ce vendredi sur l’ensemble du territoire tunisien. L’UGTT a également déclaré que vendredi sera un jour de deuil national et invite les tunisiens à des funérailles nationales.

mercredi 6 février 2013

mardi 5 février 2013

William Shakespeare, celui qui écrivait pour l'éternité


William Shakespeare, celui qui écrivait pour l'éternité



Sans doute la citation la plus connue et galvaudée de Shakespeare et que pourtant peu d'entre nous ont pris la peine de lire dans son intégralité
Il y a pourtant ici une interrogation qui est celle des hommes de tous les temps. La grandeur de Shakespeare est qu'au delà de la contingence qui forme la trame de toutes ses pièces, il écrit pour l'éternité et pose les seules questions qui vaillent vraiment la peine d'être posée
Notre pauvres mots ne sont souvent pas à la hauteur du sublime et du tragique de nos existences et de nos plus profondes angoisses, nous avons peine à les formuler
Le génie littéraire, celui de Shakespeare, de Cervantes et de quelques autres est l'art de hisser le langage jusqu'à une hauteur où il nous rende cette dignité à laquelle nous aspirons et que nous avons méritée par nos peines et nos douleurs


HAMLET. - Etre, ou ne pas être, c'est là la question. Y a-t-il plus de
noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune
outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter
par une révolte ?. Mourir... dormir, rien de plus ;... et dire que par ce
sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures
naturelles qui sont le legs de la chair : c'est là un dénouement qu'on doit
souhaiter avec ferveur. Mourir... dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là
est l'embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la
mort, quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ?. Voilà
qui doit nous arrêter. C'est cette réflexion-là qui nous vaut la calamité
d'une si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les
flagellations, et les dédains du monde, l'injure de l'oppresseur,
l'humiliation de la pauvreté, les angoisses de l'amour méprisé, les
lenteurs de la loi, l'insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite
résigné reçoit d'hommes indignes, s'il pouvait en être quitte avec un
simple poinçon ?. Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous
une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette
région inexplorée, d'où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté,
et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous
lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ?. Ainsi la conscience fait
de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution
blêmissent sous les pâles reflets de la pensée ; ainsi les entreprises les
plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à
cette idée, et perdent le nom d'action...

William Shakespeare HAMLET Acte III, scène 1



c’est qu’une brèche s’est ouverte pendant notre sommeil, qu’une paroi nouvelle s’est effondrée sous la poussée de nos songes

Julien Gracq et le rivage des Syrtes, quand le roman se fait poème



Je crois qu'il faut renoncer définitivement à cette classification ridicule que l'on nous impose lorsque l'on veut nous faire dire quel est pour nous le plus beau roman.
De notre point de vue de lecteur, nous retenons d'un roman l'impression plus ou moins profonde qu'il a produite sur nous, le choc émotionnel ou esthétique que provoque la virtuosité de l'écriture ou la puissance d'évocation.
Je me souviens, comme l'une de mes plus belles expériences littéraires, de ces moments où je suspendais le lecture de l'Iliade ou d'une pièce de Shakespeare, comme l'on s'immobilise émerveillé devant la beauté d'un paysage, avoir lu et relu, jusqu'à l'épuisement jamais atteint de toute émotion, le récit de l'errance de la pauvre Cosette dans la forêt de Montfermeil et l'histoire de cette poupée si merveilleuse et tant désirée. Que celui qui a un cœur de bête me dise qu'il n'a pas versé une larme..
L'émotion que l'on éprouve à la lecture du rivage des Syrtes n'est pas du même ordre et de même nature, elle tient à un étrange pouvoir de dépaysement.
Un dépaysement crée par l'évocation d'un monde crépusculaire, qui a encore toutes les apparences de la vie, mais une vie comme alanguie dans une torpeur mortelle.
Dépaysement crée aussi par le curieux rapport qui se fait dans ce monde entre le passé, le présent et l'avenir, hantés par une menace à peine évoquée, si subtile qu'on en arrive à douter de son existence. Ce passé menaçant n'est pas seulement dans la mémoire et les souvenirs, il s'incarne dans un lieu, une frontière au delà de laquelle se trouve une menace, mais aussi un espoir.
C'est toute l’ambiguïté de cette attente fiévreuse qui donne sa beauté au roman. Voilà qu'une vie nouvelle fait renaître des murailles qui étaient tombées en ruine, que de longues nuits de veille, où rien d'autre ne s'insinue que l'ennui, se remplissent d'ombres menaçantes, de vaisseaux aperçus franchissant cette frontière qui est aussi une frontière entre la guerre et la paix.
Ce long roman est le récit d'une attente et de la lente transformation de cette attente en espoir, comme si l'effroi était moins pire que l'ennui.
Le plus extraordinaire dans ce roman se trouve dans le fait que l'écriture qui est toute entière remplie de la langueur, de cet état qui n'est pas encore la mort, mais plus tout à fait la vie. L'écriture de Gracq est la chair même de ce récit, elle épouse les longues attentes et donne corps aux brefs instants de lucidité, elle se fait plus vivante et plus rapide au même rythme que l'ardeur gagne le cœur des hommes et dans ces brefs passages la description se fait incisive, remplie d'une lucidité effrayante.

Léon Belhassen

EXTRAITS CHOISIS








l y a dans notre vie des matins privilégiés où l’avertissement nous parvient, où dès l’éveil résonne pour nous, à travers une flânerie désœuvrée qui se prolonge, une note plus grave, comme on s’attarde, le cœur brouillé, à manier un à un les objets familiers de sa chambre à l’instant d’un grand départ.
Quelque chose comme une alerte lointaine se glisse jusqu’à nous dans ce vide clair du matin plus rempli de présages que les songes; c’est peut-être le bruit d’un pas isolé sur le pavé des rues, ou le premier cri d’un oiseau parvenu faiblement à travers le dernier sommeil;
mais ce bruit de pas éveille dans l’âme une résonance de cathédrale vide, ce cri passe comme sur les espaces du large, et l’oreille se tend dans le silence sur un vide en nous qui soudain n’a pas plus d’écho que la mer.
Notre âme s’est purgée de ses rumeur et du brouhaha de foule qui l’habite; une note fondamentale se réjouit en elle qui en éveille l’exacte capacité. Dans la mesure intime de la vie qui nous est rendue, nous renaissons à notre force et à notre joie, mais parfois cette note est grave et nous surprend comme le pas d’un promeneur qui fait résonner une caverne: c’est qu’une brèche s’est ouverte pendant notre sommeil, qu’une paroi nouvelle s’est effondrée sous la poussée de nos songes, et qu’il nous faudra vivre maintenant pour de longs jours comme dans une chambre familière dont la porte battrait inopinément sur une grotte.

Aldobrandi avait maintenant ses coudées franches, régnait un préjugé nouveau, dont il couvrait d'ailleurs ses agissements avec un cynisme consommé : le moindre blâme porté contre le comportement de ses bandes eût passé pour la marque du plus mauvais goût, d'un esprit incurablement "retardataire", condamnation sans appel à un moment où l'opinion à la mode était que maintenant « les temps avaient changé ». Pourquoi ils avaient changé, c'est ce que personne n'eût pu dire au juste, et peut-être fallait-il voir là, plutôt qu'une phrase en l'air, plutôt que le constat précis d'une altération dans l'ordre des choses, la revendication de ce toucher infiniment subtil qui nous lie à l'établissement du vent, à la pesanteur insensiblement accrue de l'air, et en l'absence de toute preuve matérielle nous avertit en effet sans hésitation possible d'un « changement de temps ». Et ce n'était pas seulement cette couleur imperceptiblement plus orageuse — venue assombrir pour chacun son paysage mental comme s'il eût lu l'avenir à travers des verres fumés qui l'enfiévraient — qui paraissait nouvelle : apparemment le rythme même du temps à Orsenna avait changé.


Julien Gracq Le rivage des Syrtes
extraits choisis, source babelio


Jamais il n’y eut tant de nuits sans sommeil que du temps de cet homme


Pendant les guerres de l’empire, tandis que les maris et les frères étaient en Allemagne, les mères inquiètes avaient mis au monde une génération ardente, pâle, nerveuse. Conçus entre deux batailles, élevés dans les collèges aux roulements de tambours, des milliers d’enfants se regardaient entre eux d’un œil sombre, en essayant leurs muscles chétifs. De temps en temps leurs pères ensanglantés apparaissaient, les soulevaient sur leurs poitrines chamarrées d’or, puis les posaient à terre et remontaient à cheval.
Un seul homme était en vie alors en Europe ; le reste des êtres tâchait de se remplir les poumons de l’air qu’il avait respiré. Chaque année, la France faisait présent à cet homme de trois cent mille jeunes gens ; et lui, prenant avec un sourire cette fibre nouvelle arrachée au cœur de l’humanité, il la tordait entre ses mains, et en faisait une corde neuve à son arc ; puis il posait sur cet arc une de ces flèches qui traversèrent le monde, et s’en furent tomber dans une petite vallée d’une île déserte, sous un saule pleureur.
Jamais il n’y eut tant de nuits sans sommeil que du temps de cet homme ; jamais on ne vit se pencher sur les remparts des villes un tel peuple de mères désolées ; jamais il n’y eut un tel silence autour de ceux qui parlaient de mort. Et pourtant jamais il n’y eut tant de joie, tant de vie, tant de fanfares guerrières dans tous les cœurs ; jamais il n’y eut de soleils si purs que ceux qui séchèrent tout ce sang. On disait que Dieu les faisait pour cet homme, et on les appelait ses soleils d’Austerlitz. Mais il les faisait bien lui-même avec ses canons toujours tonnants, et qui ne laissaient de nuages qu’aux lendemains de ses batailles.
C’était l’air de ce ciel sans tache, où brillait tant de gloire, où resplendissait tant d’acier, que les enfants respiraient alors.
 Ils savaient bien qu’ils étaient destinés aux hécatombes ; mais ils croyaient Murat invulnérable, et on avait vu passer l’empereur sur un pont où sifflaient tant de balles, qu’on ne savait s’il pouvait mourir. Et quand même on aurait dû mourir, qu’était-ce que cela ? La mort elle-même était si belle alors, si grande, si magnifique, dans sa pourpre fumante ! Elle ressemblait si bien à l’espérance, elle fauchait de si verts épis qu’elle en était comme devenue jeune, et qu’on ne croyait plus à la vieillesse. Tous les berceaux de France étaient des boucliers ; tous les cercueils en étaient aussi ; il n’y avait vraiment plus de vieillards ; il n’y avait que des cadavres ou des demi-dieux.

(...) Alors s’assit sur un monde en ruines une jeunesse soucie  use. Tous ces enfants étaient des gouttes d’un sang brûlant qui avait inondé la terre ; ils étaient nés au sein de la guerre, pour la guerre. Ils avaient rêvé pendant quinze ans des neiges de Moscou et du soleil des Pyramides ; on les avait trempés dans le mépris de la vie comme de jeunes épées. Ils n’étaient pas sortis de leurs villes, mais on leur avait dit que par chaque barrière de ces villes on allait à une capitale d’Europe. Ils avaient dans la tête tout un monde ; ils regardaient la terre, le ciel, les rues et les chemins ; tout cela était vide, et les cloches de leurs paroisses résonnaient seules dans le lointain.


Alfred de Musset Confessions d'un enfant du siècle




dimanche 3 février 2013

De la maternelle rebaptisée à la mort d'un bébé dans une maternité,du ridicule au drame


Madame Mazelier est députée socialiste de Paris,membre de la majorité municipale de M Delanoé et soutien déclarée à la candidature de Mme Hidalgo à la Mairie de Paris

Avec tous ces titres,on l'imagine très occupée entre son travail parlementaire de destruction de tous les acquis sociaux et la marche forcée pour imposer une réforme des rythmes scolaires rejetée par tous les instituteurs.
Cette dame,dont ,comme tout le monde ,j'ignorais le nom ,la qualité et jusqu'à l'existence vient de se manifester par une lumineuse proposition,celle de débaptiser les écoles maternelles,
Nous savions déjà depuis quelques mois qu'avec les socialistes il fallait s'attendre au pire,mais ils arrivent encore à nous surprendre et dépasser toutes nos craintes ou nos espérances.
Nous apprenons ainsi stupéfaits que 'maternelles' est une dénomination sexiste.
Les instituteurs et institutrices seront ravis d'apprendre qu'au moment où ils se mobilisent contre la Réforme des rythmes scolaires et pour sauver l'école républicaine,ils sont invités à un si important débat sur un sujet dont tout le monde se fout éperdument,
Nous pouvons suggérer à Madame la députée d'autres sujets qui pourraient utilement servir de diversion,au moment où la colère de la population s'exaspère contre une politique qui dépasse et aggrave ce qu'avait fait Sarkozy et tous les gouvernements de droite depuis les premiers Capétiens.
Pourquoi ne pas installer des bustes de Jean Paul Gautier dans nos mairies en lieu et place de Marianne.
En finir enfin avec la tyrannie des crèmes dépilatoires et reconnaître enfin le droit des femmes à porter la moustache et avoir du poil aux pattes.
Autoriser le port de la jupe et des escarpins pour les petits garçons et la greffe de coucougnettes pour les petites filles.
Il y a trop longtemps que les hommes sont privés du droit de porter un soutien-gorge,voilà une cause qui mérite au moins une révolution citoyenne
Nul doute qu'avec de telles revendications,le peuple de ce pays ne serait plus longtemps divisé entre pros et anti,mais rassemblé dans un commun mépris pour ceux... et celles qui se foutent si ouvertement de nous.
Une seule promesse à Madame la députée,cette école que vous voulez débaptiser et occasionnellement détruire,nous allons la défendre ,contre vos lois ,vos projets ,vos réformes et nous garderons vos fumeuses propositions comme sujets de plaisanterie pour nos bistrots et nos cours de récréations où les noms d'oiseaux commencent déjà à voler comme moineaux dans un ciel d'été

Avec ces gens,il n'y a jamais loin du ridicule au drame et le drame a surgi dans une de nos maternités.
Pendant qu'ils pérorent et bavardent sur les droits des femmes et l'interet de l'enfant,c'est une politique implacable d'austérité qui s'applique à nos hôpitaux et à nos maternités,sans doute trop maternelles elles aussi pour une logique comptable qui fait fermer les services ,supprimer les lits et les postes,jusqu'à ce que surgissent les drames inévitables
Ecoutons le témoignage d'une jeune maman qui vient d'accoucher dans cet hôpital où un bébé vient de mourir,faute de place








Un témoignage rapporté par 20 minutes.fr

La jeune femme se souvient de son accouchement, son premier, dans la nuit du 11 au 12 octobre 2012. «Quand je suis arrivée, on m’a dit qu’il y avait trop de mamans. J’ai demandé à rester car je ne savais pas où aller», raconte-t-elle. Elle se souvient du «stress», de «l’ambiance tendue» qui régnait dans les services cette nuit-là, rythmée par les «14 accouchements et deux césariennes».
Neuf heures avant d’intégrer sa chambre
Heureusement, son accouchement se déroule bien. Mais après la naissance, elle ne peut pas intégrer une chambre, faute de place. «Je suis restée dans une petite salle de pré-travail, entre 5h du matin et 14h, sans prendre de douche. Personne n’a changé mon bébé», regrette-t-elle. «Le personnel mettait du temps à arriver lorsque j’appelais, même pendant le travail.»
Et l'autre témoignage,celui du papa de l'enfant mort in- utero,parce qu'il n'y avait plus de place à l'Hôpital..


«Un bébé ne doit pas mourir à Paris en 2013 faute de place à l’hôpital», a déclaré Stéphane au Parisien. «Car c’est à cause d’un service débordé que Déborah, la jeune femme déjà maman, n’aurait pas pu accoucher à la date prévue.

«Il n’y avait plus de chambre disponible»

Déborah, dont la grossesse était considérée comme à risques, était attendue jeudi à 7h à la maternité pour le déclenchement de l'accouchement. «Le rendez-vous avait déjà été reporté, explique Stéphane, son compagnon, pompier. J’ai donc téléphoné avant de partir. On nous a demandé de ne pas venir tout de suite et d’attendre 11h. Et à 11h, il n’y avait plus de chambre disponible.»
L'hôpital étant saturé, le couple est renvoyé chez lui, malgré les inquiétudes de la jeune femme et l'insistance de son compagnon auprès des personnels. «Dans la nuit de jeudi à vendredi, Déborah réveille son mari: "Elle ne se sentait pas bien. Elle m’a dit que le bébé ne bougeait plus. On a foncé à l’hôpital, aux urgences. Ils ont fait les examens et le couperet est tombé. Le monitoring n’affichait aucun mouvement. Le médecin nous a annoncé qu’il n’y avait plus d’activité cardiaque, que notre bébé était mort in utero"»,
Le gouvernement annonce l'ouverture d'une enquête,mais qui ouvrira une enquête sur la politique criminelle d'un gouvernement qui  étrangle nos hôpitaux ?
Quel gouvernement mettra fin à cette politique qui a plongé depuis trop d'années les peuples d'Europe dans le malheur que l'on sait




Bébé mort in utero: «On m’a dit qu ’il y avait trop de mamans»


Un témoignage rapporté par 20 minutes.fr


La jeune femme se souvient de son accouchement, son premier, dans la nuit du 11 au 12 octobre 2012. «Quand je suis arrivée, on m’a dit qu’il y avait trop de mamans. J’ai demandé à rester car je ne savais pas où aller», raconte-t-elle. Elle se souvient du «stress», de «l’ambiance tendue» qui régnait dans les services cette nuit-là, rythmée par les «14 accouchements et deux césariennes».
Neuf heures avant d’intégrer sa chambre
Heureusement, son accouchement se déroule bien. Mais après la naissance, elle ne peut pas intégrer une chambre, faute de place. «Je suis restée dans une petite salle de pré-travail, entre 5h du matin et 14h, sans prendre de douche. Personne n’a changé mon bébé», regrette-t-elle. «Le personnel mettait du temps à arriver lorsque j’appelais, même pendant le travail.»
Et l'autre témoignage,celui du papa de l'enfant mort in- utero,parce qu'il n'y avait plus de place à l'Hôpital..

«Un bébé ne doit pas mourir à Paris en 2013 faute de place à l’hôpital», a déclaré Stéphane au Parisien. «Car c’est à cause d’un service débordé que Déborah, la jeune femme déjà maman, n’aurait pas pu accoucher à la date prévue.

«Il n’y avait plus de chambre disponible»

Déborah, dont la grossesse était considérée comme à risques, était attendue jeudi à 7h à la maternité pour le déclenchement de l'accouchement. «Le rendez-vous avait déjà été reporté, explique Stéphane, son compagnon, pompier. J’ai donc téléphoné avant de partir. On nous a demandé de ne pas venir tout de suite et d’attendre 11h. Et à 11h, il n’y avait plus de chambre disponible.»
L'hôpital étant saturé, le couple est renvoyé chez lui, malgré les inquiétudes de la jeune femme et l'insistance de son compagnon auprès des personnels. «Dans la nuit de jeudi à vendredi, Déborah réveille son mari: "Elle ne se sentait pas bien. Elle m’a dit que le bébé ne bougeait plus. On a foncé à l’hôpital, aux urgences. Ils ont fait les examens et le couperet est tombé. Le monitoring n’affichait aucun mouvement. Le médecin nous a annoncé qu’il n’y avait plus d’activité cardiaque, que notre bébé était mort in utero"»,
Le gouvernement annonce l'ouverture d'une enquête,mais qui ouvrira une enquête sur la politique criminelle d'un gouvernement qui  étrangle nos hôpitaux ?

vendredi 1 février 2013

Débaptiser les écoles maternelles !





Débaptiser les écoles maternelles !

Madame Mazelier est députée socialiste de Paris,membre de la majorité municipale de M Delanoé et soutien déclarée à la candidature de Mme Hidalgo à la Mairie de Paris
Avec tous ces titres,on l'imagine très occupée entre son travail parlementaire de destruction de tous les acquis sociaux et la marche forcée pour imposer une réforme des rythmes scolaires rejetée par tous les instituteurs.
Cette dame,dont ,comme tout le monde ,j'ignorais le nom ,la qualité et jusqu'à l'existence vient de se manifester par une lumineuse proposition,celle de débaptiser les écoles maternelles,
Nous savions déjà depuis quelques mois qu'avec les socialistes il fallait s'attendre au pire,mais ils arrivent encore à nous surprendre et dépasser toutes nos craintes ou nos espérances.
Nous apprenons ainsi stupéfaits que 'maternelles' est une dénomination sexiste.
Les instituteurs et institutrices seront ravis d'apprendre qu'au moment où ils se mobilisent contre la Réforme des rythmes scolaires et pour sauver l'école républicaine,ils sont invités à un si important débat sur un sujet dont tout le monde se fout éperdument,
Nous pouvons suggérer à Madame la députée d'autres sujets qui pourraient utilement servir de diversion,au moment où la colère de la population s'exaspère contre une politique qui dépasse et aggrave ce qu'avait fait Sarkozy et tous les gouvernements de droite depuis les premiers Capétiens.
Pourquoi ne pas installer des bustes de Jean Paul Gautier dans nos mairies en lieu et place de Marianne.
En finir enfin avec la tyrannie des crèmes dépilatoires et reconnaître enfin le droit des femmes à porter la moustache et avoir du poil aux pattes.
Autoriser le port de la jupe et des escarpins pour les petits garçons et la greffe de coucougnettes pour les petites filles.
Il y a trop longtemps que les hommes sont privés du droit de porter un soutien-gorge,voilà une cause qui mérite au moins une révolution citoyenne
Nul doute qu'avec de telles revendications,le peuple de ce pays ne serait plus longtemps divisé entre pros et anti,mais rassemblé dans un commun mépris pour ceux... et celles qui se foutent si ouvertement de nous.
Une seule promesse à Madame la députée,cette école que vous voulez débaptiser et occasionnellement détruire,nous allons la défendre ,contre vos lois ,vos projets ,vos réformes et nous garderons vos fumeuses propositions comme sujets de plaisanterie pour nos bistrots et nos cours de récréations où les noms d'oiseaux commencent déjà à voler comme moineaux dans un ciel d'été



SHUTTER ISLAND Un film de Martin Scorcese

SHUTTER ISLAND 
Un film de Martin Scorcese










Il est des chrétiens qui nous endorment le Dimanche à la messe et d'autres qui bâtissent des cathédrales et dont l’inquiétude spirituelle peut nourrir l'émotion et l'intelligence de tous les hommes de bien.
Shutter Island  est une cathédrale dans l'histoire du cinéma et Martin Scorcese met en scène dans une oeuvre magistrale ce qui le poursuit et le tourmente depuis si longtemps.
La mort,la folie ,le Bien,le Mal et leurs frontières invisibles et mouvantes,voilà le thème de ce film,porté par tout le talent de Léonardo Di caprio et Ben Kingsley.
Souvent ,nous retenons d'un film le sentiment qu'il nous a procuré et le sentiment que nous gardons de ce film est celui d'un malaise qui nous envahit peu à peu et finit par nous submerger.
Comme le moine s'enfuyant du tombeau des Capulet,le simple spectateur que nous sommes se trouve plongé dans un drame si terrible ,une tragédie si profonde qu'il se sent dépassé dans son humanité ordinaire par le surgissement de cette horreur qu'aucun de nous ne peut regarder fixement.
L'action se déroule comme celle d'un polar,la progression dramatique est maîtrisée avec un immense talent jusqu'au moment où nous plongeons ,comme dans une eau glacée, dans ce que seuls les Tragiques grecs et Shakespeare ont su nous montrer
Ce film est magistral par tout ce qui s'oppose à ce qui est devenu détestable dans le cinéma d'un Tarentino,l'omnipotence de l'image comme source d'émotion.
La profondeur psychologique des personnages ,leur ambivalence,leur terrible errance aux frontières de la folie et de la mort et enfin l'étendue de ce drame qui les emporte et les dépasse,voilà le décor de film,mais il faut s'appeler Euripide ou Martin Scorcese pour que l'horreur n'ait pas besoin d’être montrée pour venir nous parler à l'oreille