mardi 14 février 2017

L'Homme et la Couleuvre Jean de la Fontaine. La fable et sa récitation par Fabrice Luchini



L'Homme et la Couleuvre

Jean de la Fontaine


La fable et sa récitation par Fabrice Luchini

Un Homme vit une Couleuvre.
Ah ! méchante, dit-il, je m'en vais faire une œuvre
Agréable à tout l'univers.
A ces mots, l'animal pervers
(C'est le serpent que je veux dire
Et non l'homme : on pourrait aisément s'y tromper),
A ces mots, le serpent, se laissant attraper,
Est pris, mis en un sac ; et, ce qui fut le pire,
On résolut sa mort, fût-il coupable ou non.
Afin de le payer toutefois de raison,
L'autre lui fit cette harangue :
Symbole des ingrats, être bon aux méchants,
C'est être sot, meurs donc : ta colère et tes dents
Ne me nuiront jamais. Le Serpent, en sa langue,
Reprit du mieux qu'il put : S'il fallait condamner
Tous les ingrats qui sont au monde,
A qui pourrait-on pardonner ?
Toi-même tu te fais ton procès. Je me fonde
Sur tes propres leçons ; jette les yeux sur toi.
Mes jours sont en tes mains, tranche-les : ta justice,
C'est ton utilité, ton plaisir, ton caprice ;
Selon ces lois, condamne-moi ;
Mais trouve bon qu'avec franchise
En mourant au moins je te dise
Que le symbole des ingrats
Ce n'est point le serpent, c'est l'homme. Ces paroles
Firent arrêter l'autre ; il recula d'un pas.
Enfin il repartit : Tes raisons sont frivoles :
Je pourrais décider, car ce droit m'appartient ;
Mais rapportons-nous-en. - Soit fait, dit le reptile.
Une Vache était là, l'on l'appelle, elle vient ;
Le cas est proposé ; c'était chose facile :
Fallait-il pour cela, dit-elle, m'appeler ?
La Couleuvre a raison ; pourquoi dissimuler ?
Je nourris celui-ci depuis longues années ;
Il n'a sans mes bienfaits passé nulles journées ;
Tout n'est que pour lui seul ; mon lait et mes enfants
Le font à la maison revenir les mains pleines ;
Même j'ai rétabli sa santé, que les ans
Avaient altérée, et mes peines
Ont pour but son plaisir ainsi que son besoin.
Enfin me voilà vieille ; il me laisse en un coin
Sans herbe ; s'il voulait encor me laisser paître !
Mais je suis attachée ; et si j'eusse eu pour maître
Un serpent, eût-il su jamais pousser si loin
L'ingratitude ? Adieu, j'ai dit ce que je pense. » 
L'homme, tout étonné d'une telle sentence,
Dit au Serpent : Faut-il croire ce qu'elle dit ?
C'est une radoteuse ; elle a perdu l'esprit.
Croyons ce Boeuf. - Croyons, dit la rampante bête.
Ainsi dit, ainsi fait. Le Boeuf vient à pas lents.
Quand il eut ruminé tout le cas en sa tête,
Il dit que du labeur des ans
Pour nous seuls il portait les soins les plus pesants,
Parcourant sans cesser ce long cercle de peines
Qui, revenant sur soi, ramenait dans nos plaines
Ce que Cérès nous donne, et vend aux animaux ;
Que cette suite de travaux
Pour récompense avait, de tous tant que nous sommes,
Force coups, peu de gré ; puis, quand il était vieux,
On croyait l'honorer chaque fois que les hommes
Achetaient de son sang l'indulgence des Dieux.
Ainsi parla le Boeuf. L'Homme dit : Faisons taire
Cet ennuyeux déclamateur ;
Il cherche de grands mots, et vient ici se faire,
Au lieu d'arbitre, accusateur.
Je le récuse aussi. L'arbre étant pris pour juge,
Ce fut bien pis encore. Il servait de refuge
Contre le chaud, la pluie, et la fureur des vents ;
Pour nous seuls il ornait les jardins et les champs.
L'ombrage n'était pas le seul bien qu'il sût faire ;
Il courbait sous les fruits ; cependant pour salaire
Un rustre l'abattait, c'était là son loyer,
Quoique pendant tout l'an libéral il nous donne
Ou des fleurs au Printemps, ou du fruit en Automne ;
L'ombre l'Eté, l'Hiver les plaisirs du foyer.
Que ne l'émondait-on, sans prendre la cognée ?
De son tempérament il eût encor vécu.
L'Homme trouvant mauvais que l'on l'eût convaincu,
Voulut à toute force avoir cause gagnée.
Je suis bien bon, dit-il, d'écouter ces gens-là.
Du sac et du serpent aussitôt il donna
Contre les murs, tant qu'il tua la bête.
On en use ainsi chez les grands.
La raison les offense ; ils se mettent en tête
Que tout est né pour eux, quadrupèdes, et gens,
Et serpents.
Si quelqu'un desserre les dents,
C'est un sot. - J'en conviens. Mais que faut-il donc faire ?
- Parler de loin, ou bien se taire.
source: webnet

Léon Trotsky LA FAMILLE, LA JEUNESSE, LA CULTURE THERMIDOR AU FOYER

Léon Trotsky

LA FAMILLE, LA JEUNESSE, LA CULTURE

THERMIDOR AU FOYER

La révolution d'Octobre a tenu honnêtement parole en ce qui concerne la femme. Le nouveau pouvoir ne s'est pas contenté de donner à la femme les mêmes droits juridiques et politiques qu'à l'homme, il a fait — et c'est beaucoup plus — tout ce qu'il pouvait et en tout cas infiniment plus que tout autre régime pour lui ouvrir réellement l'accès à tous les domaines économiques et culturels. Mais, pas plus que le "tout-puissant" Parlement britannique, la plus puissante révolution ne peut faire de la femme un être identique à l'homme ou, pour mieux dire, partager également entre elle et son compagnon les charges de la grossesse, de l'enfantement, de l'allaitement et de l'éducation des enfants. La révolution a tenté héroïquement de détruire l'ancien "foyer familial" croupissant, institution archaïque, routinière, étouffante, dans laquelle la femme des classes laborieuses est vouée aux travaux forcés, de l'enfance jusqu'à la mort. A la famille, considérée comme une petite entreprise fermée, devait se substituer, dans l'esprit des révolutionnaires, un système achevé de services sociaux: maternités, crèches, jardins d'enfants, restaurants, blanchisseries, dispensaires, hôpitaux, sanatoriums,  organisations sportives, cinémas, théâtres, etc. L'absorption complète des fonctions économiques de la famille par la société socialiste, liant toute une génération par la solidarité et l'assistance mutuelle, devait apporter à la femme, et dès lors au couple, une véritable émancipation du joug séculaire. Tant que cette oeuvre n'aura pas été accomplie, quarante millions de familles soviétiques demeureront, dans leur grande majorité, en proie aux moeurs médiévales, à l'asservissement et à l'hystérie de la femme, aux humiliations quotidiennes de l'enfant, aux superstitions de l'une et de l'autre. A ce sujet, aucune illusion n'est permise. Et c'est précisément pourquoi les modifications successives du statut de la famille en U.R.S.S. sont celles qui caractérisent le mieux la nature véritable de la société soviétique et l'évolution de ses couches dirigeantes.
On n'avait pas réussi à prendre d'assaut l'ancienne famille. Ce n'était pas faute de bonne volonté. Ce n'était pas non plus qu'elle eût une si ferme assise dans les coeurs. Au contraire, après une courte période de défiance envers l'Etat, ses crèches, ses jardins d'enfants, ses divers établissements, les ouvrières et après elles les paysannes les plus avancées apprécièrent les immenses avantages de l'éducation collective et de la socialisation de l'économie familiale. Par malheur, la société se révéla trop pauvre et trop peu civilisée. Les ressources réelles de l'Etat ne correspondaient pas aux plans et aux intentions du parti communiste. La famille ne peut pas être abolie: il faut la remplacer. L'émancipation véritable de la femme est impossible sur le terrain de la "misère socialisée". L'expérience confirma bientôt cette dure vérité formulée par Marx quatre-vingt ans auparavant.

La suite se trouve ici

mardi 7 février 2017

Usual suspects, bien plus qu'un film

Usual suspects, bien plus qu'un film



Il y a des expressions galvaudées, comme celles de ' film culte', qui parfois peuvent prendre tout leur sens
Je n'avais pas vu le film au moment de sa sortie et j'en ai entendu parler pour la première fois par les élèves du lycée du 93 où je venais d'être nommé. Un nom revenait de façon quasi obsessionnelle dans tous les propos et ils le prononçaient avec l'extase que l'on éprouve devant le sacré, Keyser Söze
Il y avait dans leur propos une sorte de jubilation enfantine et de plaisir à répéter ce nom dont la puissance d'évocation me surprenait et aussi une crainte respectueuse, comme celle que l'on ressent à l'écoute des contes terrifiants de notre enfance.
USUAL SUSPECTS fut d'abord pour moi la révélation de ce mystère, celui d'un personnage qui comme Teddy Kruger avait fasciné une génération entière et quelques unes des suivantes
Le film est d'une densité extraordinaire, un film violent et sombre, plein de mystères et d'énigmes dont la résolution alimente des débats passionnés qui se poursuivent encore aujourd'hui.
Un film hanté par un fantôme dont les apparitions ne se laissent jamais voir, sinon dans l'expression de terreur sur le visage de ceux qui lui font face ;
Un homme blessé et mourant, avec dans ses yeux une expression d'épouvante, c'est la première scène où le nom est prononcé, comme on évoquerait le Diable en personne.



Parler de ce film, c'est aussi parler de la formidable performance d'acteur de Kevin Spacey et de tous les autres, la figure complexe, toujours mouvante de tous les personnages, les doutes qui naissent, les certitudes qui s’effacent où vacillent devant un nouveau mystère, parfois simplement suggéré.
Jusqu'au bout, nous ne sauront jamais qui était Keyser Söze, Le coup le plus rusé que le diable ait jamais réussi, ça été de faire croire à tout le monde qu’il n’existait pas..
Reste un film somptueux, de ceux qui vous saisissent et la création d'un mythe, d'un héros de légende , sombre et fascinant dont nul ne connaîtra jamais le visage










Verbal Kint : On sait très peu de choses, peut-être qu’il est turc. D’après certains, sont père était allemand. Mais personne ne croit vraiment qu’il existe, car personne ne l’a jamais vu et jamais personne n’a bossé pour lui directement. A croire ce que Kobayashi disait, n’importe qui peut bosser pour Söze. On est jamais sûr. C’était tout son pouvoir. Le coup le plus rusé que le diable ait jamais réussi, ça été de faire croire à tout le monde qu’il n’existait pas.
Mais il y a une histoire qu’on m’a raconté, une histoire que moi je crois, qui s’est passé quand il était en Turquie. Il y avait une bande de hongrois qui voulaient leur propre organisation. Ils avaient pigé que pour prendre le pouvoir, il y avait pas besoin de flingue, ni de pognon, ni d’être nombreux, il suffit de la volonté d’oser faire ce que les gars d’en face n’oseront pas. Au bout d’un moment, ayant un peu établi leur réseau, ils s’en sont pris à Söze. Lui débutait à l’époque, il trafiquait de la dope à Ankara.
Les hongrois ont débarqué dans sa baraque l’après midi pour lui piquer son territoire. Ils n’ont trouvé que sa femme et ses gosses à la maison, ils ont décidé de l’attendre. En rentrant chez lui, Söze trouve sa femme violée et ses enfants hurlant de peur. Les hongrois savaient que c’était un dur, qu’il fallait pas rigoler avec lui. Ils lui ont montré qu’ils étaient pas là pour plaisanter. Ils lui ont dit qu’ils voulaient son territoire, et tout son business. Söze a regardé lentement les visages des membres de sa famille. Ensuite, il a montré à ces hommes volontaires ce que c’était la véritable volonté. Il leur a dit qu’il préférait voir toute sa famille morte à ses pieds plutôt que de céder à leur chantage. Il a laissé repartir le dernier hongrois.
Il a attendu que sa femme et ses enfants soient enterrés, alors il s’est occupé du reste de la bande. Il a buté leurs mômes, il a buté leurs femmes, il a buté leurs parents et les amis de leurs parents, il a foutu le feu à leurs baraques, et aux magasins où ils bossaient. Il a buté les mecs qui leur devaient du fric. Et là-dessus il s’est envolé…
Image, texte, vidéo etc :    © Metro-Goldwyn-Mayer    Tous droits réservés.
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"Mais qui est Keyser Söze ?"







La vérité sur 'Usual suspects'.

Peu de gens n'ont pas vu 'Usual suspects' (1996), le premier thriller de Bryan Singer. Pour autant, même ceux qui ne l'ont pas vu savent sûrement que ce film rare offre dans ses dernières minutes un retournement éblouissant. Au long du déroulement de l'intrigue, le spectateur est amené à se questionner sur l'identité d'un soi-disant malfrat - Keyser Söze - dont personne ne connaît le visage. Dans les toutes dernières minutes du film, la caméra révélera finalement à un public incrédule que derrière le narrateur invalide - joué par Kevin Spacey - se cache un improbable génie du crime, l'unique Keyser Söze.
Du moins le croit-on.

Dans le film, lorsque le nom de Keyser Söze est mentionné pour la première fois, le personnage invalide joué par Kevin Spacey - Verbal Kint - pose avec insistance la question : "Mais qui est Keyser Söze ?"
A cette question, l'agent Kujan de la police des Douanes souhaiterait répondre "Dean Keaton", le personnage joué par Gabriel Byrne. Pour sa part, Bryan Singer semble vouloir répondre "Verbal Kint", le personnage-même qui pose la question. Et, nous ayant démontré que ce personnage est un menteur et un affabulateur, il clôt son film sur cette affirmation. Le spectateur, trop occupé à se rejouer le film dans la tête, oublie de considérer les faits, faits qui démontrent que 
Verbal Kint n'est PAS Keyser Söze.Keyser Söze n'est pas Verbal Kint.
Plusieurs faits indéniables prouvent que Verbal Kint ne peut pas être Keyser Söze. Avant d'évoquer ces faits, il faut rappeler que le film étant partiellement narré du point de vue de Verbal Kint (Kevin Spacey), il nous faut faire la distinction entre les faits certains et les faits incertains du film. Les faits certains sont ceux qui nous sont directement exposés par le cinéaste sans passer par Kint, les faits incertains sont ceux qui nous parviennent au travers de la narration peu fiable de l'invalide. Par exemple, la scène d'introduction datée de la veille et les scènes d'interrogatoire datées du présent nous parviennent directement et sont donc entièrement fiables. Toutes les autres scènes sont peu fiables. Celles-ci constituent peut-être les trois-quarts du film, mais ce qu'il reste est suffisant pour nous convaincre que Verbal Kint et Keyser Söze sont deux personnes différentes.







Sources

"Mais qui est Keyser Söze ?"

Film culte
"Moi je crois en Dieu et la seule chose dont j'aie peur, c'est Keyser Söze"

Vingt ans après, vous ne savez pas tout sur «Usual suspects»






samedi 4 février 2017

Les massacre de Sand Creek et Wounded Knee Les pages sombres de l'Histoire américaine

Les massacre de Sand Creek et Wounded Knee

Les pages sombres de l'Histoire américaine



L'Histoire de la naissance de la nation américaine contient  bien des pages glorieuses depuis la Déclaration d'Indépendance de 1776, rédigée par Thomas Jefferson
Elle contient aussi bien des pages bien plus sombres, comme le maintien de l'esclavage dans les plantations du Sud, la ségrégation raciale dont furent victimes les descendants, supposée libres, des esclaves.
Les guerres indiennes et leur longue litanie d'expulsions, d' assimilation forcée et de confinement, furent aussi marquées par des massacres nombreux et délibérés
La sauvagerie avec laquelle ils furent accomplis, le meurtre de femmes et d'enfants, jusqu'aux nouveaux nés, témoignent aussi de la vision raciste que portait la civilisation de l'homme blanc sur ceux qu'elle considérait comme des sauvages auxquels ne pouvaient s'appliquer les droits humains proclamés dans la Déclaration d'Indépendance
Les épisodes tragiques rapportés ici sont ceux qui ont marqué la conscience des des descendants de Sitting Bull et Crazy Horse
Que justice soit rendue aux Indiens, mais aussi aux Noirs et aux Latinos, que leurs droits soient reconnus, n'est pas seulement une affaire de justice, c'est la condition de l'émancipation de toute la Nation américaine

Conseil de Camp Weld (28 septembre 1864) Au deuxième rang, à gauche, White Antelope et au milieu Black Kettle. Devant, le major Wynkoop et le capitaine Soule.


Sand Creek (29 novembre 1864)
Dans la nuit, l’éclaireur Jim Beckwourth, complètent ivre, s’avère incapable de conduire les soldats.
 On contraint alors le métis cheyenne Robert Bent à guider les hommes de Chivington vers les siens, vers Sand Creek.
 A l’aube, les soldats installent quatre obusiers autour du village. Impatient d’en découdre, Chivington s’exclame avant l’attaque : « J’ai hâte de patauger dans le sang ! ». Ivres pour la plupart, les soldats venant de trois côtés se jettent sur le camp endormi surmonté de la bannière étoilée.
 Un drapeau blanc a été hissé à côté. Le vieux chef White Antelope qui tente d’arrêter les soldats tombe criblé de balles. Malgré une résistance désespérée des Indiens, les soldats massacrent avec une rare sauvagerie plus de cent soixante Cheyennes, presque tous des vieillards, des femmes et des enfants.
 Le capitaine Soule, qui s’était élevé contre l’attaque projetée, retient ses hommes pendant l’assaut en leur donnant l’ordre de ne pas participer à la tuerie qui se déroule sous leurs yeux impuissants. Les femmes sont violées et éventrées. Les enfants sont découpés à coups de sabre, jetés vivants dans les flammes. Le massacre se poursuit pendant toute la journée. Les soldats achèvent les blessés. Tous sont scalpés et affreusement mutilés. Black Kettle et une trentaine de personnes échappent miraculeusement à la faveur de la nuit. Le lendemain, les hommes de Chivington, qu’on appelle désormais les « Bloody Thirsters », ayant accompli leur œuvre de mort, retournent à Denver. Les soldats ont vingt-cinq tués tombés, pour la plupart, sous le feu désordonné des leurs.
Les vainqueurs défilent triomphalement dans les rues de Denver, brandissant les scalps et d’affreux trophées. Sur la scène de l’Apollo Theater, une centaine de scalps et deux cadavres d’enfants sont présentés à un public délirant d’enthousiasme.


Wounded Knee, récit d'un massacre

Les hommes furent, comme je l'ai déjà dit, séparés des femmes et entourés de soldats. Puis ce fut tout le village indiens que les soldats encerclèrent. Lorsque les tirs commencèrent, ceux qui se trouvaient aux côtés du jeune homme qui lâcha le premier coup de fusil furent évidemment tués tout aussitôt. Puis on retourna les fusils, les canons Hotchkiss, ect...contre les femmes qui se trouvaient dans les tentes, sous un drapeau blanc. Bien entendu, dès qu'on leur tira dessus, tous prirent la fuite, les hommes dans une direction et les femmes dans deux différentes. Il y avait donc, globalement trois directions de fuite. Il y avait une femme avec un bébé dans les bras qui fut tuée alors qu'elle touchait presque le drapeau blanc. Bien entendu, les femmes et les enfants s'égaillaient dans tout le village circulaire jusqu'à ce qu'ils trouvent une issue. Et donc, tout près du drapeau blanc, une mère fut abattue avec son bébé; ne sachant pas que sa mère était morte, l'enfant tétait encore, et c'était un spectacle particulièrement pénible. Des femmes qui fuyaient avec leurs bébés furent tuées elles aussi, à bout portant ; de même pour certaines qui étaient visiblement enceintes. Tous les Indiens prirent la fuite dans ces trois directions.Enfin, après que la plus part d'entre eux eurent été tués, un cri se fit entendre, disant que ceux qui n'avaient été ni tués ni blessé devaient s'avancer, et qu'ils auraient la vie sauve. Les petits garçons qui n'étaient pas bléssés quittèrent leur refuge et, dès qu'ils furent en vue, une foule de soldats les entoura et les massacra sur place.
Wounded Knee d'après American Horse





Le massacre de Wounded Knee a eu lieu aux États-Unis d’Amérique (Dakota du Sud) le 29 décembre 1890. Environ 200 amérindiens de la tribu Lakota Minneconjou des Sioux (dont plusieurs dizaines de femmes et des enfants) ont été tués par l’armée des États-Unis. Le terme de "massacre" a été employé par le Général Nelson A. Miles dans une lettre du 13 mars 1917 au commissaire aux affaires indiennes.
Cinq cents soldats du 7e régiment de cavalerie des États-Unis appuyé par quatre mitrailleuses Hotchkiss ont encerclé un campement d’indien Lakota avec l’ordre de les convoyer en train vers Omaha dans le Nebraska. Le commandant du 7e avait reçu l’ordre de procéder à un désarmement préalable. Il existe différentes versions du massacre mais les historiens s’accordent sur le fait que les tirs ont commencé pendant le désarmement des Indiens. Un coup de fusil a retenti et les Indiens, désarmés et encerclés, ont été mitraillés. Vingt-cinq soldats de la cavalerie ainsi que 153 indiens Sioux ont alors été tués, y compris 62 femmes et enfants. Les cadavres indiens furent enterrés dans une fosse commune sur le lieu du massacre. D’autres Sioux sont morts de leurs blessures ultérieurement. Les soldats tirant de quatre cotés à la fois, certaines des victimes militaires ont probablement été touchées par leurs camarades.
Le corps du chef indien Big Foot abattu pendant le massacre

La 7e de cavalerie avait reçu l’ordre du commandant du département de la Platte, le Général John Brooke, de désarmer le clan de Big Foot avant le transfert vers le Nébraska. La veille au soir, après avoir été escortés au camp et avoir été encerclés de toute part, les Lakota ont été considérés comme des prisonniers virtuels. Forsyth a choisi de ne pas essayer de les désarmer dans la soirée.
Au matin, les hommes Lakota sont rassemblés et informés qu’ils doivent remettre toutes leurs armes à feu. Les soldats craignant que des armes restent cachées commencent à fouiller les tentes, provoquant la colère des Lakota, qui selon l’armée, étaient sous l’influence d’un chaman Minniconjou, Yellow Bird.
Lorsque les soldats tentent de désarmer un Lakota nommé Black Coyote, un coup de feu part. Une fusillade générale s’ensuit. La plupart des hommes Lakota, encerclés par les soldats, sont abattus. Les survivants se dégagent. C’est alors que les canons bombardent le village des femmes et des enfants.
Quand le tir s’est arrêté, 146 Lakota avaient été tués ainsi que 25 soldats de la cavalerie des États-Unis. Big Foot figure parmi les morts. Les soldats tirant de tous les cotés, on pense que certains des soldats ont été tués par leur propre régiment mais aucune enquête n’a permis de connaître la vérité.
source : histoire du monde.net

Les peuples et les tribus indiennes d'Amérique du Nord


Pour en savoir plus: Nations et tribus indiennes