mercredi 26 octobre 2016

Des pourris et des hommes

 Des pourris et des hommes


S’il est un océan que nulle pollution ne menace, c’est bien l’océan de bienveillance attendrie qui baigne , entoure et protège nos amis déclarés des fleurs et des petits oiseaux.
Plus un seul de nos dirigeants, qui ne se penche avec une tendresse inquiète et une douce sollicitude sur notre si jolie planète, qui n’évoque avec effroi le réchauffement climatique et la fonte des glaces sur les terrasses de la Croisette.
Texte
Même ceux qui jour après jour bombardent l’ Afghanistan ont la voix brisée d’émotion en évoquant le sort des pauvres bébés phoques, il parait qu’ Hitler lui même adorait son chien, ce qui nous rassure un peu sur la nature humaine.
La fable que l’on nous sert et qui fait les délices des plus crétins d’entre nous, nous parle d’une très ancienne communion de l’Homme et de la Nature, un très ancien Paradis perdu où nous pouvions gambader librement au milieux des gentils animaux et manger des fraises ou des racines, forcément biologiques.
Il semble, malheureusement, que le cours de l’histoire humaine ait été bien différent que ce que l’on veut bien nous raconter et que nos ancêtres aient eu quelques démêlés avec nos amis les bêtes et que Home ne fut pas toujours très Sweet avec nous, n’en déplaise aux rebelles subventionnés.
Ainsi, selon certaines rumeurs répandues dans les milieux scientifiques, les plus noirs soupçons pèsent sur nos ancêtres quant à la disparition du mammouth, de l’ours des cavernes, ou du tigre à dents de sabre, il paraitrait même que la plus grande partie des aurochs qui broutaient paisiblement l’herbe tendre des grandes plaines de l’ Europe, auraient disparu dans les flammes des barbecues néolithiques..
Nos si coupables ancêtres ont bel et bien chassé et traqué des animaux, pour les cavernes, pour la viande, les os avec lesquels ces vilains fabriquaient des armes et même les fourrures et les peaux avec lesquels ils protégeaient leurs corps.
Si seulement ils avaient pu continuer à courir cul nu comme nos sympathiques bobos du Lavandou, combien de vies auraient été sauvées et si seulement ils s’étaient contentés de brouter ou manger des salades, le cours de l’histoire en aurait été changé.
Dans leur révolte insensée contre l’ordre naturel, les hommes ont aussi construit des villes et des villages, dans lesquels s’est développée la division du travail, la spécialisation des tâches, la lente accumulation du savoir technique et scientifique et comme il fallait bien nourrir tout ce monde là, il a bien fallu augmenter les rendements agricoles, le fatal processus menant à l’apparition des OGM était ainsi initié.
Dans les campagnes, sans doute lassés de bouffer des racines et aussi dans le but de constituer des réserves permanentes de nourriture, on s’est mis à sélectionner les graines, à semer de manière préférentielle certaines variétés de blés et à pratiquer la sélection, pas naturelle du tout, du mouton, du porc de la vache et de tout ce qui pouvait fournir de la viande ou du lait.
Tout ceci était certes très nuisible à la variété biologique, mais très pratique pour bouffer
Les Pharaons de l’ Egypte, comme tous les chefs des grands Empires, avaient bien d’autres occupations que de chasser les Hébreux dans le désert, ils devaient construire des digues , aménager les rives des fleuves, construire des complexes systèmes d’irrigation, constituer des greniers à blés, toutes choses qui répugnent à nos libéraux et sauveraient pourtant 1 milliard d’homme de la faim permanente.
Nous pourrions poursuivre avec les grands défrichements en Europe, expliquer que la richesse des sols de la grande plaine européenne n’est pas une donnée naturelle, mais le produit du travail accumulé de générations de paysans , mais à quoi bon parler à ces gens.
A quoi bon parler à ceux qui considèrent tous les fruits de notre civilisation comme un héritage maudit avec lequel il faut en finir.
A quoi bon parler avec ceux qui considèrent que mourir à 30 ans dans la forêt équatoriale est le nec le plus ultra de la liberté, alors qu’eux mêmes ne traversent le Sahel ou l’ Amazonie qu’avec une caravane de quarante camions chargés de vivres et d’équipements
Quoi de moins naturel que la division de la société en classes, que l’exploitation de l’homme par l’homme, que le règne sans partage de la loi du profit , que la soumission de toute décision ou action humaine au principe de la concurrence libre et non faussée, à la loi d’airain du marché.
Pourtant, le libéralisme est l’horizon indépassable de ces gens là, les diktats de l’ Union européenne sont la seule loi écrite à laquelle ils se référent et qu’ils respectent avec la soumission tranquille qu’ils partagent avec le plus vieil ami de l’homme.
Prenez le problème de l’eau avec lequel on nous rabat les oreilles, comme si les moyens techniques de production d’eau douce n’existaient pas, comme si les techniques de retraitement des eaux usées n’étaient pas parfaitement au point et comme si surtout le seul obstacle à la mise en œuvre et au déploiement de ces techniques n’était pas économique et financier.
Des millions d’hommes sont privés d’eau potable, tout simplement parce qu’ils ne constituent un marché solvable, parce que le marché de la distribution de l’eau est dominé par quelques grandes multinationales dont le contrôle a été renforcé par les privatisations.
Il en faut du cynisme et une absence de tout scrupule pour nous conseiller de prendre des douches et de moins tirer la chasse d’eau et il en faut de la connerie humaine pour croire que l’on va sauver la planète en laissant flotter ses étrons ou en les enterrant dans le jardin..
Que l’on veuille me pardonner, mais je ne crois pas en l’autorité morale ou scientifique d’un champion de saut à l’élastique et d’un aventurier politique, je ne crois pas en la compassion de Sarkozy ou d’ Obama pour les hommes ou pour les bêtes, ni pour quoi que ce soit.
Je crois que l’humanité a un mode d’existence particulier qui repose sur la transformation du milieu naturel, de la socialisation et la division du travail..
Je crois au progrès scientifique et en la possibilité pour l’humanité de parvenir à un monde libéré de la faim et capable d’offrir à chacun un travail, un toit et un couvert..
Je crois qu’il existe, en Afrique et ailleurs, des millions d’hectares de terres qui n’attendent que le soc de la charrue, les semences et les moissons et l’eau des grands fleuves mise au service de l’irrigation.
Je crois que l’ouvrier français ou américain a le droit de vivre de son travail et par son travail de produire les richesses dont le monde a tant besoin.
Je crois que le rêve de Sarkozy d’une France sans usines et sans ouvriers est un rêve de barbare et une menace contre tout ce qui fonde notre civilisation et qu’il faut être crétin comme un député socialiste pour ne pas prendre cette menace au sérieux.
Je crois que toutes ces foutaises de développement durable , de commerce équitable ne sont qu’un masque et un prétexte, un leurre idéologique pour justifier la destruction engagée de l’économie réelle et la subversion de tous les droits sociaux..
Je crois que ceux qui veulent repousser à 70 ans l’âge de la retraite, qui veulent fermer nos écoles et nos hôpitaux, détruire notre système de santé et fermer nos usines, ne sont pas qualifié pour défendre les baleines, les otaries, ni rien de ce qui vit et respire sur cette Terre.
Je crois enfin que l’humanité se trouve en état de légitime défense contre ces Huns et ces Vandales et qu’il est temps de se battre pour la reconquête de nos droits, pour le rétablissement de notre souveraineté, pour l’interdiction de tous les licenciements et pour en finir avec les plus grands prédateurs que la terre n’ait jamais portés.

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