vendredi 13 juillet 2012

La formation de l’Alliance ouvrière des Asturies



La formation de l’Alliance ouvrière des Asturies

Quand les cléricaux-fascistes de la CEDA (Confédération espagnole des groupes des droites autonomes) furent invités à entrer dans le gouvernement en octobre 1934, des grèves générales éclatèrent dans toute l’Espagne. Les ouvriers des Asturies, rassemblés autour du puissant syndicat des mineurs dirigé par le PSOE, s’insurgèrent. Les casernes de la police furent prises d’assaut et des mitrailleuses et des fusils (réquisitionnés dans une fabrique d’armes) furent distribués aux ouvriers ; la capitale, Oviedo, et d’autres localités étaient aux mains des insurgés. Manuel Grossi, du BOC, un des principaux dirigeants de l’Alliance ouvrière des Asturies qui était à la tête de la révolte, écrivit dans son récit de 1935, l’Insurrection des Asturies (EDI, Paris, 1972) : « L’amère expérience des travailleurs allemands est présente à tous les esprits. Cette expérience, les travailleurs espagnols ne la répèteront pas. »


Pacte d’Alliance ouvrière des Asturies
Voici le Pacte et les bases qui mentionnent les termes du compromis passé entre les organisations signataires :
« Les organisations soussignées U.G.T. et C.N.T. conviennent entre elles de reconnaître que, face à la situation économique et politique du régime bourgeois d’Espagne, Faction unitaire de tous les secteurs ouvriers s’impose avec l’objet exclusif de promouvoir et de mener à bien la révolution sociale. A telle fin chaque organisation signataire s’engage à accomplir les termes de l’engagement fixés ainsi dans ledit pacte :
1) Les organisations signataires de ce pacte travailleront d’un commun accord jusqu’au triomphe de la révolution sociale, établissant alors un régime d’égalité économique, politique et sociale, fondé sur des principes socialistes fédéralistes.
2) Pour parvenir à cette fin, on constituera à Oviedo un Comité exécutif représentant toutes les organisations ayant adhéré au dit pacte, qui agira en accord avec un autre de type national et d’un caractère identique répondant aux nécessités de Faction générale à développer dans toute l’Espagne.
3) Comme conséquence logique des conditions 1) et 2) du dit pacte, il est entendu que la constitution du Comité national est une prémisse indispensable (au cas où les événements se déroulent nomalement) pour entreprendre toute action en relation avec l’objectif de ce pacte, pour autant que ce pacte s’efforce et prétende à la réalisation d’un fait national. Ce futur Comité national sera le seul habilité à pouvoir ordonner au Comité qui s’installera à Oviedo les opérations à entreprendre
en relation avec le mouvement qui éclatera dans toute l’Espagne.
4) Dans chaque localité des Asturies sera constitué un Comité qui devra être composé par des délégations de chacune des organisations signataires de ce pacte et par celles qui, apportant leur adhésion, seront admises dans le Comité exécutif (1).
5) A partir de la date de signature de ce pacte cesseront toutes les campagnes de propagande qui pourraient gêner ou aigrir les relations entre les diverses parties alliées, sans pour cela signifier l’abandon du travail serein et raisonnable entrepris au compte des diverses doctrines préconisées par les secteurs qui composent l’Alliance ouvrière révolutionnaire, et conservant, à telle fin, leur indépendance organique.
6) Le Comité exécutif élaborera un plan d’action qui, moyennant l’effort révolutionnaire du prolétariat, assurera le triomphe de la révolution dans ses différents aspects, et sa consolidation selon les normes d’une convention à établir préalablement.
7) Deviendront des clauses additionnelles au présent pacte tous les accords du Comité exécutif, dont l’observance est obligatoire pour toutes les organisations représentées, ces accords étant de rigueur tant durant la période préparatoire de la révolution qu’après le triomphe, étant bien entendu que les résolutions du dit Comité s’inspireront du contenu du pacte.
8) L’engagement contracté par les organisations soussignées cessera lorsqu’aura été implanté le régime signalé à l’alinéa 1, avec ses organes propres, élus librement par la classe ouvrière et par le procédé qui a régi l’œuvre de ce pacte.
9) Considérant que ce pacte constitue un accord des organisations de la classe ouvrière pour coordonner leur action contre le régime bourgeois et l’abolir, les organisations qui auraient une relation organique avec des partis bourgeois les rompront automatiquement pour se consacrer exclusivement à parvenir aux fins que détermine le présent pacte.
10) De cette Alliance révolutionnaire fait partie, pour être préalablement en accord avec le contenu de ce pacte, la Fédération socialiste asturienne.

Asturies, 28 mars 1934 »

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