vendredi 13 juillet 2012

PSA "C'était du jamais vu. On ne s'attendait pas du tout à cela. Nous avons vu des cortèges d'ouvriers, de cadres, de techniciens sortir des ateliers pour se rassembler près de l'entrée principale dans un élan de solidarité incroyable


Le mouvement à l'usine PSA de Rennes-La Janais, qui a vu mille ouvriers débrayer pendant une heure sur un site où les mouvements sociaux sont limités, a été qualifié "d'historique" par les syndicats.

"C'était du jamais vu. On ne s'attendait pas du tout à cela. Nous avons vu des cortèges d'ouvriers, de cadres, de techniciens sortir des ateliers pour se rassembler près de l'entrée principale dans un élan de solidarité incroyable", a déclaré à Reuters Nadine Cormier, déléguée Force ouvrière.

Le groupe prévoit la suppression de 1.400 emplois à Rennes sur 5.600 postes. Reuters



Hier, elle gardait le sourire, mais sous sa frange de cheveux blonds, son regard s’est teinté de tristesse. « Bien sûr qu’on est tristes. C’est notre vie, cette usine! » Vie professionnelle, amicale, et familiale aussi. Isabelle Blanchet, 44 ans, et son mari, Laurent, font partie des couples de l’usine PSA d’Aulnay. Dix-sept ans d’ancienneté pour cette ouvrière qualifiée travaillant au service qualité, un peu plus pour lui. Le Parisien
La plupart des salariés du site de la Janais sont restés tétanisés à l’annonce de la suppression de 1.400 emplois. Hier matin, seuls les militants syndicaux ont fait entendre leur voix à l’entrée de l’usine. Créée en 1960, l'usine de Rennes-La Janais a vu ses effectifs divisés par deux en sept ans. Une réalité que Noël Alix, délégué CGT résume d'une formule lapidaire : "j'ai perdu la moitié des copains depuis 2004..."Le télégramme.com

Après le découragement, c’est la colère qui prend le dessus.

« Depuis un an, on n’a entendu que des mensonges », crie une silhouette au milieu de la masse grise. « De l’argent, il y en a dans les caisses de PSA ! », scandent plusieurs autres. Au-delà de la suppression des postes, c’est l’attitude de la direction qui est montrée du doigt. « C’est du mépris : ils nous disaient qu’une fermeture n’était pas à l’ordre du jour », rappelle Sylvain. Jean-Jacques aussi enrage : « Pendant un an, on nous a pris pour des idiots, on nous a menti. Et puis, on nous annonce ça, à huit heures du matin… ».
Il n’a pas le temps de s’apitoyer bien longtemps sur son sort : devant les grilles toujours closes, la résistance s’organise. Les plus déterminés ont enfilé des gilets jaune fluo, au dos desquels ils ont marqué leur refus de voir leur usine fermer. Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, harangue les troupes : « On est une bombe sociale, une bombe politique, et ça, on va l’utiliser ». Et de prévenir : « Je ne sais pas jusqu’où on va pouvoir les faire reculer, mais on va vendre extrêmement cher notre peau ».
OUEST FRANCE entreprises.fr

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